France

Covid-19 : polémique après l'autorisation d'un rassemblement évangélique dans le Loiret

La sous-préfecture de Montargis a accepté la tenue d'un événement évangélique le 10 octobre. Entre 700 et 1 000 personnes se sont ainsi rassemblées à Nevoy dans le Loiret, département pourtant classé en «zone d'alerte». Les critiques sont nombreuses.

Franceinfo a annoncé le 10 octobre 2020 que près de 700 personnes (près de 1 000 selon France Bleu), «principalement des pasteurs», ont participé à un rassemblement évangélique à Nevoy (Loiret) «pour l'assemblée générale de l'association Vie et lumière [Mission évangélique des Tziganes de France]».

Alors que le département est classé en «zone d'alerte» en raison du Covid-19, l'autorisation donnée par la sous-préfecture de Montargis a pu surprendre, en premier lieu les habitants et le maire de Nevoy, Jean-François Darmois. «700 personnes rassemblées alors qu'on nous interdit un rassemblement de 30 personnes de façon festive, ce n'est pas normal», a-t-il déclaré au micro de Franceinfo, rappelant en outre que le rassemblement évangélique à Mulhouse en février avait créé un foyer épidémique.

Des «garanties de distanciation», fait valoir le sous-préfet

Des craintes infondées pour l'organisateur, le pasteur Joseph Charpentier. Sur France Bleu, il a assuré que les gestes barrières avaient été respectés et que «[ce rassemblement] ne présent[ait] pas plus de risque qu'un marché ou un centre commercial».

Cité par France 3, il a également fait valoir en amont du rendez-vous que les pasteurs se rendraient à l'événement «en voiture et non en caravane, et rest[eraient] seulement une journée au lieu de huit habituellement». «Le soir, ils retourneront dans leurs départements respectifs», a-t-il ajouté.

Le sous-préfet Régis Castro a justifié sur TF1 cette autorisation très contestée. La sous-préfecture a estimé qu'elle ne pouvait interdire ce rassemblement «parce que c'est une assemblée générale et que les gens du voyage ont donné les garanties de distanciation». Pour expliquer cette autorisation, elle a ajouté que le rassemblement s'était déroulé sur une seule journée et sans caractère «festif». 

Une autorisation critiquée

Cette dichotomie entre la position de la mairie et celle de la sous-préfecture étonne. L'autorisation préfectorale est ainsi critiquée par des politiques comme le maire socialiste (PS) d'Alfortville (Val-de-Marne), Luc Carvounas. Celui-ci rappelle que le gouvernement «parle à longueur de temps du couple maire/préfet» dans la lutte contre l'épidémie. Luc Carvounas s'est dit par conséquent «abasourdi» par l'autorisation de rassemblement.

La sénatrice UDI de l'Orne, Nathalie Goulet, se demande : «Franchement, ce rassemblement évangélique, était-ce bien le moment ?» «C’est une faute inexcusable et un bras d’honneur à nos soignants», affirme-t-elle sur Twitter.

L'ancien secrétaire d'Etat et député PS, François Loncle, s'est également montré virulent : «Honte au préfet du Loiret qui a autorisé un rassemblement évangélique sous chapiteau de 1 000 personnes.»