France

A l'Assemblée, Gérald Darmanin associe LFI à un «islamo-gauchisme qui détruit la République»

Le ministre de l'Intérieur a eu un vif échange avec les députés insoumis lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale alors que le débat fait rage sur la question de la laïcité.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a accusé le 6 octobre le parti La France insoumise (LFI) d'être lié à un «islamo-gauchisme qui détruit la République», lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. 

Ce que nous faisons ce n'est pas simplement manifestement de gêner quelques islamistes radicaux

«Je ne m'explique pas qu'un parti comme le vôtre, qui a dénoncé pendant longtemps l'opium du peuple, en soit désormais lié avec un islamo-gauchisme qui détruit la République», a lancé le ministre en réponse à une question d'Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, sur le projet de loi en préparation pour la laïcité et contre l'islam radical. 

«Ce que nous faisons, ce n'est pas simplement manifestement de gêner quelques islamistes radicaux», a ajouté Gérald Darmanin. «Quand j'entends vos propos et ceux de M. Mélenchon, je sens qu'on gêne aussi beaucoup de votre corps électoral».

Juste avant, le député insoumis Alexis Corbière avait accusé le gouvernement de vouloir «fabriquer un agenda médiatique». «Ainsi vous contournez les problèmes sociaux et sanitaires qui déchirent notre pays en saturant l'opinion d'une question obsessionnelle : l'islam, l'islam, l'islam», avait fustigé l'élu.

«Les lois actuelles permettent déjà largement de régler les problèmes pointés par Emmanuel Macron vendredi dernier», a argumenté le député, en référence au discours du président sur ce projet de loi qui sera présenté le 9 décembre en conseil des ministres.

«Vous pouvez actuellement fermer des écoles clandestines où se développe le fanatisme», a ajouté Alexis Corbière, en appelant le gouvernement à agir contre le «séparatisme» des «riches» qui «ont leurs propres écoles, leurs cliniques, qui refusent l'impôt». 

Cette passe d'armes intervient alors que le ministre de l'Intérieur consulte actuellement les chefs de partis sur le projet de loi. La France insoumise devait être reçue à Beauvau le 6 octobre en fin d'après-midi.