La France, la Russie et les Etats-Unis, membres du groupe dit de Minsk, ont dénoncé le 5 octobre les attaques au Haut-Karabagh visant apparemment des civils, estimant qu'elles constituaient une «menace inacceptable pour la stabilité de la région».
Dans un communiqué, les ministres des Affaires étrangères des trois pays «soulignent sans aucune réserve que les attaques récentes qui auraient visé des installations civiles» et «le caractère disproportionné de telles attaques constituent une menace inacceptable pour la stabilité de la région».
Jean-Yves Le Drian, Mike Pompeo et Sergueï Lavrov «condamnent avec la plus grande fermeté l’escalade de violence inédite et dangereuse survenue dans et en dehors de la zone de conflit du Haut-Karabakh».
Ils appellent de nouveau à un «cessez-le-feu immédiat et sans condition» et exhortent Bakou et Erevan à «s'engager dès à présent à reprendre le processus de règlement en s’appuyant sur les principes fondamentaux applicables et sur les textes internationaux pertinents bien connus des deux parties».
Poutine demande l'«arrêt immédiat» des combats
Le président russe Vladimir Poutine a par ailleurs appelé à un arrêt «immédiat» des combats lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
«Vladimir Poutine a de nouveau insisté sur la nécessité d'un arrêt immédiat des opérations de combat», a annoncé le Kremlin dans un communiqué.
Des combats intensifs
Les combattants arméniens du Haut-Karabagh, soutenus par Erevan, et l'armée azerbaïdjanaise ont poursuivi sans relâche le 5 octobre leurs affrontements, marqués notamment par des bombardements en zones urbaines qui font craindre de nouvelles victimes civiles.
De nouveaux «tirs de roquettes intensifs» ont visé la capitale séparatiste, Stepanakert, peuplée de 50 000 habitants.
Comme la veille, l'Azerbaïdjan a affirmé que des zones civiles avaient été visées par des tirs arméniens, principalement des roquettes, notamment Gandja, deuxième ville du pays située à 60 km de la ligne de contact, ou encore Beylagan.
Côté arménien comme azerbaïdjanais, les journalistes de l'AFP ont vu des habitations éventrées.
Selon des bilans officiels, depuis la reprise du conflit le 27 septembre, 19 civils arméniens et 44 azerbaïdjanais ont été tués, dont 5 et 11 respectivement depuis dimanche.
Le bilan militaire reste très partiel, l'Azerbaïdjan n'annonçant aucune perte parmi ses soldats. Le Karabagh fait état de 219 morts. Les deux camps disent avoir tué de 2 000 à 3 000 soldats ennemis et se rejettent la responsabilité de l'escalade.
Le Groupe de Minsk est chargé depuis 1992 de la médiation dans le dossier du Haut-Karabagh.