L'ancienne candidate aux municipales et deuxième adjointe à la mairie de Marseille, Samia Ghali, a annoncé ce 5 octobre sur son compte Twitter que le premier adjoint de la cité phocéenne, Benoît Payan, venait «d'approuver [...] la création d'un conseil scientifique de la Ville». Et d'ajouter : «Cet outil nous sera utile pour le Covid et demain pour gérer au mieux les problèmes de santé publique.»
«Oui, l'Etat s'est servi de la fermeture des bars et restaurants pour masquer le manque de moyens à l'hôpital public», a déclaré l'élue socialiste lors d'un conseil municipal dont les la teneur a été publiée par le quotidien régional La Provence. Après avoir rejeté les mesures annoncées fin septembre par le ministre de la Santé, Olivier Véran, Samia Ghali a ainsi renouvelé sa volonté de créer un conseil scientifique municipal dans l'objectif de «ne plus être dépendants des chiffres de scientifiques parisiens».
«Vous avez raison, dotons-nous de cet outil», lui a répondu Benoît Payan lors de ce conseil municipal, toujours d'après La Provence.
On est dans un cirque. Ça suffit ! Maintenant, on veut aussi maîtriser les choses, on veut aussi être en capacité d'apporter des réponses claires à l'Etat
«On est dans un cirque. Ça suffit ! Maintenant, on veut aussi maîtriser les choses, on veut aussi être en capacité d'apporter des réponses claires à l'Etat», a déclaré un peu plus tard dans la journée la deuxième adjointe à la mairie de Marseille pour BFMTV.
«Avec les spécialistes, l'Education nationale, les hôpitaux privés et publics, l'IHU et les collectivités, avoir ce conseil scientifique qui puisse se rencontrer, poser les problèmes et ne plus avoir un diktat qui soit choisi de Paris», a ensuite ajouté Samia Ghali, précisant que «Madame la Maire [Michèle Rubirola, médecin de profession] présiderait ce conseil scientifique» et que le Professeur Didier Raoult en serait très probablement membre.
Bras de fer entre Marseille et Paris
L'annonce d'Olivier Véran, le 23 septembre, des nouvelles mesures restrictives anti-coronavirus, dont la fermeture totale pour deux semaines des bars et restaurants à Aix-en-Provence et Marseille, avait provoqué un tollé dans la région, et soulevé la quasi-unanimité des élus à son encontre. De nombreux élus locaux, mais aussi restaurateurs et cafetiers se rassemblent régulièrement dans la cité phocéenne en signe de protestation contre ces mesures gouvernementales.
Depuis cette annonce, considérée comme une «punition collective» par les responsables marseillais et décidée «de façon unilatérale» par Paris, un bras de fer s'est installé entre la cité phocéenne et la capitale, prolongeant celui qui s'était mis en place entre le professeur Didier Raoult, de l'IHU de Marseille, et le Conseil scientifique, basé à Paris. Organisme que l'infectiologue marseillais avait quitté dès le 24 mars, après s'être opposé durant plusieurs semaines à la politique de confinement, préférant mettre en place des dépistages massifs à l'échelle du pays.