France

Paris : un restaurant casher du XIXe arrondissement vandalisé par des inscriptions antisémites

Une vidéo diffusée le 2 octobre sur Twitter dévoile les locaux d'un restaurant casher parisien vandalisé par des tags antisémites, des dessins obscènes et un slogan prônant la libération de la Palestine. Une enquête a été ouverte.

Des inscriptions antisémites et nazies ont été découvertes le vendredi 2 septembre dans un restaurant casher (rite lié au judaïsme) du XIXe arrondissement de Paris, selon des témoignages concordants cités par l'AFP. De source policière citée par l'agence, le fast-food, situé rue Manin, a été vandalisé et «inondé». Plusieurs insultes antisémites et homophobes, des inscriptions «SS» ou «Hitler avait raison» ou encore des croix gammées, ont été peintes sur les murs de l'établissement et au sol, comme on peut le voir sur une vidéo diffusée sur Twitter par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).

Celle-ci déplore que «cinq ans après les attentats, l’insécurité des juifs de France [soit] à son paroxysme».

Le slogan «Free Palestine» a également été tagué sur une façade, ainsi qu'un dessin représentant le sexe d'un homme. Selon le site de BFM Paris, s'appuyant sur une source policière, «le ou les auteurs des faits ont pénétré dans le restaurant après avoir endommagé le rideau métallique protégeant l'établissement». «Divers biens ont été dégradés [...] ils ont ensuite dérobé 40 à 50 euros dans le fond de caisse, avant de provoquer une fuite d'eau, en laissant un robinet ouvert et en démontant le siphon», relate le média.

Une enquête, pour «dégradations à caractère raciste», a été ouverte et confiée à la police judiciaire parisienne, selon le parquet de Paris. 

Castex : «La République fera bloc face à la haine»

Le Premier ministre Jean Castex a exprimé sur Twitter sa «solidarité avec nos compatriotes de confession juive dont [il] partage l'émotion et l'indignation». «La République fera bloc face à la haine et combattra chacun de ses zélateurs», a-t-il ajouté.

Le maire socialiste (PS) de Paris, Anne Hidalgo, a pour sa part «condamné avec la plus grande fermeté cet odieux acte de vandalisme antisémite». «Tout mon soutien à nos amis de la communauté juive, nous ne laisserons pas passer», a-t-elle poursuivi dans un tweet.

Son adjoint à la Sécurité, Nicolas Nordman, a lui aussi «condamné» les faits, les décrivant comme un «inadmissible saccage antisémite» : «Je fais part de tout mon soutien au commerçant ciblé. Le parquet a été saisi et les auteurs doivent désormais être poursuivis et sanctionnés.»

La députée de La France insoumise, Clémentine Autain, a jugé l'acte «ignoble», considérant que «notre époque [voyait] le déchaînement de la haine, l'affirmation néo-nazie et le regain de l'antisémitisme». «On ne s'en sortira pas avec des discours faisant marche-pied à l'extrême droite», a-t-elle argumenté.