France

Le Premier ministre Jean Castex admet ne pas avoir téléchargé l'application de traçage StopCovid

Jean Castex – ainsi qu'Eric Dupond-Moretti et Marlène Schiappa – a admis ne pas avoir téléchargé l'application de traçage de contacts StopCovid, pourtant promue par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus.

«Oui je pousse les Français à le faire, mais je ne l'ai pas fait» : sur le plateau de France 2 dans l'émission politique Vous avez la parole ce 24 septembre, le Premier ministre Jean Castex a reconnu ne pas avoir téléchargé l’application controversée de traçage StopCovid, lancée début juin par le gouvernement.

Le locataire de Matignon a mis en avant «les fonctions qui sont les [siennes]» qui font notamment qu'il ne prend «plus le métro» et donc le conduisent «malheureusement» à croiser moins de monde.

Deux autres ministres présents en plateau ont eux aussi avoué ne pas disposer de cette application: celui de la Justice Eric Dupond-Moretti et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa. Assis derrière le Premier ministre, les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de la Transition écologique, Barbara Pompili, de la Santé, Olivier Véran, entre autres, levaient la main pour signifier qu'ils avaient eux téléchargé l'application.

L'application StopCovid, sortie en juin, doit permettre à ses utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé récemment, à moins d'un mètre et pendant plus de 15 minutes, un autre utilisateur qui s'est découvert contaminé par le coronavirus responsable du Covid-19. Elle a cependant été critiquée dès sa sortie, certains craignant qu'elle représente un premier pas vers une société de surveillance, et son efficacité est pour l'heure jugée limitée.

L'application StopCovid, activement portée par le secrétaire d'Etat Cédric O, a été développée sous la direction de l'institut de recherche en informatique français Inria avec le concours de développeurs de sociétés privées comme Orange et Capgemini. Selon le Comité de contrôle et de liaison Covid-19, qui suit l’évolution de l’épidémie à travers des outils numériques, environ 2,4 millions de personnes l’ont installée sur leur téléphone. Cela représente 3,6 % de la population.