France

Mort d'un proche d'Adama Traoré : le parquet de Versailles ouvre une information judiciaire

Le parquet de Versailles a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour recherche «des causes de la mort» après la noyade controversée dans la Seine d'un proche d'Adama Traoré, poursuivi par la police le 13 septembre à Marly-le-Roi.

Le parquet de Versailles a annoncé ce 18 septembre avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) «dès le décès constaté» de Mahamadou Fofana, mort noyé après une course-poursuite avec la police dans la nuit du 13 au 14 septembre.

A la suite du rapport de l'IGPN, le parquet a ouvert une information judiciaire afin de déterminer les causes et circonstances de l'accident. Le parquet a également indiqué avoir ouvert une seconde information judiciaire, contre X, pour des faits de vol en bande organisée et recel de vol.

Mahamadou Fofana, présenté comme un cousin d'Adama Traoré, avait été surpris le 13 septembre en train de charger une moto avec quatre complices dans un fourgon, avant de prendre la fuite à la vue de la police. Selon les forces de l'ordre, il a stoppé l'utilitaire aux abords de la Seine et s'est jeté dans le fleuve. Toujours d'après la police, l'homme s'est mis à paniquer arrivé au milieu du fleuve et a tenté de faire demi-tour. Il s'est retrouvé en difficulté et deux agents ont plongé pour tenter de lui porter secours, sans succès.

Selon un pré-rapport d'autopsie cité par la procureur de Versailles Maryvonne Caillibotte, «tous les signes concluent à une noyade» de Mahamadou Fofana. Cet homme de 35 ans faisait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis 2017 et d'une condamnation à 18 mois de prison pour trafic de stupéfiants.

Des blessures à la tête selon la famille de la victime

La famille du défunt a toutefois catégoriquement remis en cause la version présentée par la police et le parquet. Assa Traoré, qui se présente comme sa cousine, est la figure de proue du comité Adama fondé après la mort de son frère en 2016 dans la foulée de son interpellation par les gendarmes. Celle-ci a notamment souligné la présence de blessures à la tête de la victime.

«Il avait le crâne complètement déformé, comme si on lui avait mis quinze coups de matraque dans la tête», a-t-elle déclarée après avoir vu le corps de son proche à la morgue. L'avocat de la famille Yassine Bouzrou a lui évoqué des lésions «qui correspondent à un choc contre un plan dur».

La procureur de Versailles a de son côté mentionné le 16 septembre «des abrasions cutanées sur le crâne qui sont récentes et quelques-unes sur l'épaule droite», précisant que, selon le légiste, elles «n'ont pas joué de rôle dans le mécanisme de décès».