Comme le rapporte l'AFP ce 17 juillet, les juges d'instruction ont accepté dans une ordonnance le 10 juillet certaines demandes de Maître Yassine Bouzrou, avocat de la famille Traoré, notamment celles visant à joindre au dossier d'enquête l'ensemble des antécédents judiciaires ou des procédures dans lesquelles Adama Traoré a pu être impliqué. Les magistrats-instructeurs demandent notamment à ce que soient «mises en exergue» les procédures passées dans lesquelles Adama Traoré a été mis en cause et dans lesquelles les gendarmes qui l'ont interpellé étaient intervenus, ce qui pourrait permettre d'établir s'il existait un contentieux entre eux.
Les trois juges d'instruction demandent également que soient produits les dossiers administratifs des trois gendarmes ainsi que leurs antécédents judiciaires.
Ils ont en revanche refusé pour l'instant la reconstitution des faits demandée de manière répétée par Maître Bouzrou, expliquant qu'ils se prononceraient sur le sujet après le retour de la nouvelle expertise médicale confiée à quatre médecins belges et attendue pour janvier 2021.
Ils ont également refusé le dé-saisissement de l'enquête de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) au profit de la Brigade criminelle : l'IGGN se voit confier l'ensemble des nouvelles investigations, parmi lesquelles le travail d'identification de nouveaux témoins qui auraient pu assister à la première arrestation d'Adama Traoré.
«Nous constatons qu'après quatre années d'inertie et des manifestations dénonçant le déni de justice les juges ont, depuis le rassemblement devant le Palais de justice du 2 juin 2020, ordonné 16 actes d'investigation et une expertise médicale confiée à des médecins étrangers», a relevé Maître Bouzrou dans un communiqué. «Bien qu'il s'agisse d'une avancée positive pour le dossier, nous ne pouvons que déplorer le comportement des magistrats instructeurs et confirmer notre demande de récusation de ces derniers», a affirmé le conseil.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est décédé dans la caserne des gendarmes de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) et au terme d'une course-poursuite ayant succédé à une première interpellation.
Une marche et un «festival Adama» en souvenir du défunt sont prévus le 18 juillet à Beaumont-sur-Oise.