Membres de la diaspora algérienne ou binationaux, plusieurs centaines de militants du mouvement de protestation populaire Hirak ont défilé le 13 septembre dans Paris pour réclamer de nouveau un changement de régime en Algérie.
Brandissant les drapeaux de l'Algérie ou des drapeaux amazigh (berbères), ces manifestants ont notamment demandé la libération du journaliste Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme en août.
«Il est victime de l'arbitraire, victime d'une justice de téléphone, victime de cette junte militaire, victime parce qu'il a voulu faire son travail de façon équitable», a notamment déclaré à RT France Lyes Djebaili, militant du collectif «Algérie droit devant».
«Système dégage», «Pouvoir assassin», «Pour la libération des journalistes et de tous les détenus d'opinion», 27 collectifs s'étaient regroupés pour appeler à marcher, très symboliquement, entre les places de la République et de la Bastille.
Selon plusieurs organisateurs interrogés par l'AFP, la participation était en nette hausse par rapport au précédent rassemblement, qui avait eu lieu à Paris le 5 juillet après des mois de confinement en raison de l'épidémie de coronavirus. Selon la préfecture de Paris, 700 personnes ont défilé lors de cette mobilisation.
C'est merveilleux que les mouvements soient parvenus à s'unir dans leur diversité et malgré leurs divergences
«C'est merveilleux que les mouvements soient parvenus à s'unir dans leur diversité et malgré leurs divergences», s'est réjouie auprès de l'AFP Fatiha Rahmouni, une avocate algérienne réfugiée politique en France depuis 2015.
Les revendications étaient selon l'AFP disparates (abrogation du code de la famille réputé défavorable aux femmes, suppression de l'article 2 de la Constitution faisant de l'Islam une religion d'Etat, lutte contre la corruption, etc.).
Mais tous les manifestants étaient d'accord, toujours selon l'AFP pour rejeter la légitimité du président algérien Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019, et la réforme de la Constitution votée jeudi dernier par le Parlement, censée répondre aux revendications du Hirak.
D'autres manifestants ont appelé le Hirak, mouvement sans leaders, à passer à l'étape suivante et à davantage s'organiser.