Le nouveau maire PS de Rouen (Seine-Maritime) Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé le 10 septembre, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, qu'il souhaitait remplacer l'imposante statue équestre de Napoléon Ier située sur la place de l'Hôtel-de-Ville par celle d'une femme.
«J'assume la dimension symbolique forte de cette proposition», a précisé sur Twitter l'édile, qui avait déjà une idée en tête quant au nom de la personne dont la statue pourrait orner le centre-ville de la capitale normande. «Il serait formidable que Rouen soit la première ville de France à accueillir, place de la Mairie, une statue ou une œuvre d'art dédiée à Gisèle Halimi, figure de la lutte pour les droits des femmes», a-t-il proposé.
Gisèle Halimi, avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne, est notamment connue pour ses engagements relatifs à la cause des femmes et au droit à l'avortement. Elle est décédée le 28 juillet à l'âge de 93 ans.
L'égalité homme-femme, «un enjeu fondamental» pour Mayer-Rossignol
Retirée le 2 juillet, la statue en bronze de cinq mètres de haut et de sept tonnes présentait une «fissure évolutive [...] pouvant menacer sa stabilité», ce qui constituait «un danger potentiel pour les usagers», a expliqué la Ville de Rouen en juin dans un communiqué de presse cité par le journal régional Paris-Normandie.
Profitant de la dépose pour rénovation de l'œuvre de Gabriel Vital-Dubray érigée en 1865, le maire veut mettre en place un débat et une consultation citoyenne quant à l'avenir de cette statue, permettant ainsi aux Rouennais de choisir une figure féminine pour remplacer Napoléon Ier.
Je ne dis pas que ce sera facile, mais nous avons besoin d'actions fortes
«Je ne dis pas que ce sera facile, mais nous avons besoin d'actions fortes», a expliqué le maire de Rouen cité par Paris-Normandie, pour qui l'égalité homme-femme est «un enjeu fondamental, y compris au niveau local».
Nicolas Mayer-Rossignol a toutefois fait savoir dans un autre tweet qu'il n'était «pas question de supprimer la statue de Napoléon», qui «pourrait tout à fait être placée ailleurs à Rouen». Et d'ajouter : «Mais je ne vois pas pourquoi les lieux les plus visibles et les plus symboliques, tels la place de l'HdV [Hôtel-de-Ville], devraient être réservés à des hommes.»