Sur RT France le 10 septembre, Jean-Marie Bigard a déclaré «condamner» les propos de l'une des figures des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues. «On ne peut pas dire que les flics français sont des nazis», a affirmé l'humoriste ajoutant qu'il est lui-même «un ami de la police qui, depuis beaucoup de mois, est entre le marteau et l'enclume». Il a par ailleurs assuré qu'il connaissait beaucoup de policiers défendant «les lois la République». «On ne peut pas leur taper dessus», a-t-il complété.
«Je ne peux pas m'afficher avec quelqu'un dont je ne partage pas les idées», a-t-il de fait regretté, confirmant par là-même qu'il ne participerait pas à la manifestation parisienne des Gilets jaunes, prévue le 12 septembre, à l'appel notamment de Jérôme Rodrigues. En lieu et place, Jean-Marie Bigard rencontrera les Gilets jaunes à Brest, «pour dire [sa] solidarité avec les plus démunis et les gens qui travaillent et paient leurs impôts».
Enfin, au lieu de choisir un camp entre les Gilets jaunes et la police, Jean-Marie Bigard a préféré dénoncer les «casseurs» qui seraient utilisés par les «gouvernants». Ceux-ci auraient ainsi laissé «les casseurs massacrer la plus belle avenue du monde [les Champs-Elysées pour] tuer les Gilets jaunes». «Mais on ne tue pas la multitude», a-t-il déclaré.
Cette déclaration sur RT France confirme celle qu'il a tenue peu avant sur les réseaux sociaux. Des propos qui avaient fait réagir Jérôme Rodrigues, le 10 septembre. Dans une vidéo de 13 minutes diffusée sur Facebook, il a reproché à l'humoriste de ne pas l'avoir appelé après la polémique. Dans cette séquence, il fait savoir aux internautes que les journalistes lui ont posé la question de savoir si cela le dérangeait de marcher au côté de Jean-Marie Bigard, un «complotiste» qui «remet en cause le 11 septembre». Jérôme Rodrigues leur aurait répondu que cela lui importait peu : «Mon problème c'est de finir de bouffer à la fin du mois, mon problème c'est la démocratie directe et participative, mon problème c'est la colère des Français.» Jérôme Rodrigues reproche d'ailleurs à Jean-Marie Bigard d'être silencieux face aux policiers qui crieraient «haut et fort» lors des manifestations «qu'ils vont crever le deuxième œil» aux Gilets jaunes, selon les propos de cette figure du mouvement. «C'est cette police là que j'insulte», argumente-t-il.
Le 9 septembre, dans un tweet, Jérôme Rodrigues avait qualifié le syndicat policier Synergie-officiers de «bande de nazis» et évoqué l'existence d'un «camp de concentration [caché] au nord-est de Paris». Le lendemain, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé déposer une plainte «au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers».
Finalement, le 11 septembre, Jean-Marie Bigard a confirmé dans un tweet qu'il se déplacerait bel et bien à Paris pour manifester aux côtés des Gilets jaunes, mais dans un cortège différent de celui de Jérôme Rodrigues.