Le chef de l'Etat, en visite à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), s'est de nouveau refusé le 8 septembre à commenter l'emploi du mot «ensauvagement» pour qualifier l'insécurité, qui divise son camp. Il a aussi critiqué la presse pour avoir «fait le Kamasutra de l'ensauvagement depuis 15 jours» rapporte l'AFP.
«J'ai déjà répondu dix fois à ce truc-là. Ce qui m'importe ce sont les actes, pas les mots [...]. Prévenir, arrêter, sanctionner, corriger et donc répondre à la réalité», a rétorqué le chef de l'Etat, interrogé par des journalistes sur le mot «ensauvagement», martelé par son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et critiqué par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
«Ce qui m'importe, c'est le réel !»
«Avec les commentaires, vous avez fait le Kamasutra de l'ensauvagement, depuis 15 jours, tous ensemble. Donc je vous laisse à votre Kamasutra. Ce qui m'importe, c'est le réel ! Demandez aux gens ! Les gens, ils n'en ont rien à faire. Ils veulent qu'on règle leurs problèmes. Et nous, on est là pour régler leurs problèmes», a poursuivi le président.
Il s'exprimait en marge d'une matinée consacrée à promouvoir l'égalité à la formation et à l'emploi pour les jeunes de quartiers défavorisés. Gérald Darmanin, qui revendique un parler-vrai, a plusieurs fois utilisé ce terme, qui rappelle celui des «sauvageons» de Jean-Pierre Chevènement il y a près de vingt ans ou celui de «voyous», quand Nicolas Sarkozy évoquait «cette bande de racailles» en 2005 à Argenteuil (Val-d'Oise). Critique, Eric Dupond-Moretti a pour sa part estimé que «l'ensauvagement, [était] un mot qui [...] développe le sentiment d'insécurité».