France

Affaire Obono : la députée LFI porte plainte contre Valeurs Actuelles

Danièle Obono et La France insoumise vont porter plainte contre Valeurs Actuelles après la publication de l’hebdomadaire dépeignant la députée Insoumise de Paris en esclave. La rédaction en chef du magazine se défend de tout racisme.

«Après mûre réflexion et suite à une analyse juridique approfondie, j’ai décidé, avec La France insoumise, de porter plainte contre Valeurs Actuelles», a déclaré Danièle Obono dans un communiqué le 2 septembre, après en avoir fait l'annonce, plus tôt, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Valeurs Actuelles a publié un récit de sept pages dans lequel la députée Danièle Obono «expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage» au XVIIIe siècle, selon la présentation faite par l'hebdomadaire. Des dessins représentant Danièle Obono, collier de fer au cou, accompagnent ce «roman de l'été».

La publication a suscité une vague d’indignation dès sa sortie. En réponse, le directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles, Tugdual Denis, a notamment critiqué l'attitude du Monde : «Quand Le Monde profite d’une polémique et réclame que "les jeunes journalistes" de Valeurs actuelles n’aient plus le droit à la parole... Un milligramme de pluralité, c’est déjà trop demander ? Comme qui dirait, "j’ai mal à mon Hubert Beuve-Méry"».

Renvoyé de LCI, le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, a tenté d'expliquer le sens du «roman», assurant qu'il n'y avait rien de raciste dans le récit : «Cette fiction avait pour but de montrer l’atrocité de l’esclavage commis par des Africains au 18e siècle. Personne ne l’a compris, c’était donc une erreur. Mais nous accuser de racisme, cela est et sera toujours pour nous insupportable.»

Le parquet de Paris a malgré tout ouvert une enquête préliminaire pour «injures à caractère raciste» le 31 août.

L’élue Danièle Obono, qui sera défendue par Raquel Garrido et Xavier Sauvignet, qualifie sa plainte de «combat universel contre le racisme», une action qu’elle mène «pas seulement pour [elle], mais pour toutes celles et ceux qui ont été renvoyés, par ce texte raciste et xénophobe dans son essence, à un "chez eux" imaginaire loin de la France».