France

Gilets jaunes : Hollande critique l'usage du maintien de l'ordre et compare la situation à 2015

Interrogé par France 2, l'ancien locataire du palais de l'Elysée a tancé sans les nommer l'actuel président de la République et son gouvernement pour les opérations de maintien de l'ordre qui avaient été menées face aux Gilets jaunes.

Au micro de France 2 le 30 août, l'ancien président de la République François Hollande a, entre autres, livré ses vues sur la question du maintien de l'ordre en manifestation et a estimé à propos du mouvement des Gilets jaunes : «Je pense qu'il y a une utilisation des forces de l'ordre qui n'a pas forcément été à la hauteur de ce qui était souhaité, y compris dans les manifestations.»

François Hollande, dont un certain nombre de policiers nationaux n'ont pas oublié la présence au chevet de Théodore Luhaka en 2017, qu'ils ont parfois ressenti comme un affront, selon l'analyse du journaliste spécialisé Jean-Marie Godard, a également précisé qu'à son sens, «il y a eu des comportements, de certains policiers, inadmissibles qui méritaient d'être sanctionnés et il y a eu une utilisation des forces de l'ordre, notamment pendant les manifestations des Gilets jaunes, qui a entraîné un certain nombre de dégradations et de violences.»

L'ancien chef d'Etat pointe donc la responsabilité individuelle des fonctionnaires, mais également l'usage qui a été fait des forces de sécurité intérieure, police nationale et gendarmerie, pour contrer la crise sociale qu'a traversée le pays pendant la longue séquence des Gilets jaunes. François Hollande a également précisé que la «violence de la société» était en partie responsable de cette situation.

A la veille de l'ouverture d'un procès historique dans une cour d'Assises spéciale après les attaques terroristes de 2015 à la rédaction de Charlie Hebdo, Montrouge et l'Hypercacher, l'ancien président s'est aussi souvenu pour France 2 des marches organisées en 2015 et au cours desquelles il s'était réjoui de voir des Français donner l'accolade aux fonctionnaires des forces de sécurité intérieure.

François Hollande assure que la relation actuelle entre la population et «les policiers» le rend, au contraire, «triste» : «Il faut faire en sorte que cette prise de distance se résorbe et que la police républicaine puisse avoir tout l'appui de la société.» L'ancien locataire du palais de l'Elysée ajoute enfin : «La population a encore une grande confiance dans la police et dans la gendarmerie, et heureusement.»