Comme l'a révélé Médiapart le 24 août, l'actuel chef du gouvernement Jean Castex aurait bénéficié, trois jours après son arrivée à Matignon, de l'arrêt d'investigations judiciaires portant sur la gestion de déchets dans la communauté de communes Conflent-Canigó (Pyrénées-Orientales) qu'il présidait jusqu'à sa nomination au poste de Premier ministre.
L’abandon des investigations a été brutal et inexpliqué
Alors qu'ils ont initié leurs investigations en 2019, les enquêteurs soupçonnaient «plusieurs infractions au code de l’environnement [pollution] et au code du travail [travail illégal]» dans l’exploitation de bennes à ordures par des ferrailleurs dans des déchetteries de cette communauté de communes (CDC).
«Après l’audition, au mois de juin, d’un fonctionnaire en charge de la gestion des déchetteries de la CDC, les investigations devaient se prolonger pour évaluer la responsabilité des pouvoirs publics dans le déploiement des bennes, a précisé une source proche du dossier. Ce qui aurait inévitablement exposé, au moins politiquement, Jean Castex», relève Médiapart.
Un membre de la famille de Jean Castex évite une audition
«La prochaine audition devait concerner un des vice-présidents de Jean Castex qui est aussi un membre de sa famille [un oncle par alliance]», explique encore le média d'investigation qui rapporte ainsi les propos d'une source proche du dossier : «L’abandon des investigations a été brutal et inexpliqué.»
De son côté, le vice-procureur qui a piloté les investigations, également cité par Médiapart, affirme qu'il s’agit d’un pur hasard de calendrier, expliquant que l’enquête touchait à sa fin et que le dossier a été transmis à son procureur «pour appréciation».
Cité par le site d'information, Matignon a affirmé que «bien entendu, Jean Castex atteste n’être jamais intervenu dans cette enquête qui ne met pas [en cause], ni de près ni de loin, sa responsabilité».
Toujours selon Médiapart, le second volet de l’enquête, centré sur l’exploitation d’une casse à Prades, est lui «en cours d’analyse depuis l’arrêt des investigations» : «Le parquet peut décider de classer l’enquête, de renvoyer le dossier devant le tribunal correctionnel, ou de poursuivre les investigations en nommant un juge d’instruction.»