«Fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme une merguez» : couvert d'injures et menacé dans une lettre anonyme, le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, a annoncé vouloir porter plainte et reçu le soutien du gouvernement le 23 août. «La guerre tu vas l'avoir», «on sait encore se servir d'une mitraillette», «tu sais comment ça fait une bombe dans une habitation, ça fait boum» : le courrier dont l'élu a publié des extraits sur Twitter est particulièrement haineux et violent à son égard.
«En tout, quatre pages de calomnie, de haine raciale et de menaces», a résumé l'édile qui avait remporté fin juin, sous l'étiquette DVG-EELV, le second tour de l'élection municipale dans cette ville de 20 000 habitants située entre Lyon et Saint-Étienne.
Il a précisé sur le même réseau sociale vouloir porter plainte.
Des propos «insupportables», pour Gérald Darmanin
Des membres du gouvernement ont réagi. «Quatre pages de répugnances non signées. Une enquête est ouverte pour retrouver cet anonyme et le présenter à la Justice», a tweeté le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, en adressant son soutien à son «compatriote» maire de Givors.
«S'en prendre à un élu c'est s'en prendre à la République. La haine n'a pas sa place dans notre société», a réagi de son côté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, «écœuré» par des propos «insupportables».
Sa rivale communiste, Christiane Charnay, a condamné un courrier «infâme» en apportant son soutien à l'édile, de même que son concurrent du Rassemblement national Antoine Mellies qui a jugé la lettre «inacceptable».
Des faits qui surviennent alors que les maires sont de plus en plus la cible de violences, y compris physiques. D’après des chiffres du ministère de l’Intérieur révélés par le Journal du dimanche le 8 août, 233 maires ou adjoints ont été agressés physiquement depuis le mois de janvier. Ils étaient 198 à la même époque l’année dernière, soit une augmentation de plus de 17%.