La députée La République en marche (LREM) des Yvelines Aurore Bergé a officialisé ce 1er août sa candidature à la présidence du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale en septembre, dans un message que l'AFP s'est procuré.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy et l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, Aurore Bergé est la troisième à s'être déclarée en vue de la succession de Gilles Le Gendre, critiqué en interne et qui va quitter ses fonctions à la rentrée.
Le scrutin est prévu les 9 et 10 septembre pour dévoiler le résultat à l'ouverture des journées parlementaires LREM qui seront organisées à Amiens les 10 et 11 du même mois.
Aurore Bergé veut empêcher les «idées de la droite conservatrice» de l’emporter
Comme Christophe Castaner la veille, la député des Yvelines a dit avoir «envie» d'être présidente du groupe, dans une lettre adressée à ses collègues à la fin de la session parlementaire à l'Assemblée.
«Nous avons souvent douté. Certains sont partis, d’autres ne viennent plus : cela doit clairement et collectivement nous interpeller», a déclaré la candidate, en référence notamment aux deux nouveaux groupes à l'Assemblée rejoints par des députés LREM.
Vous savez d'où je viens. Mais si j'ai justement choisi de quitter la droite, ce n’est pas pour que les idées de la droite conservatrice l’emportent
«Vous savez d'où je viens. Mais si j'ai justement choisi de quitter la droite, ce n’est pas pour que les idées de la droite conservatrice l’emportent», mais pour «construire autre chose, d’autres idées, d’autres méthodes», a ajouté cette ancienne juppéiste réputée proche de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Aurore Bergé dit également vouloir défendre un groupe «qui efface ses combats personnels au bénéfice des seuls combats qui vaillent : ceux de notre collectif».
La députée des Yvelines fait partie des députés critiques vis-à-vis de la présidence de Gilles Le Gendre, fragilisé par des départs successifs d'élus du groupe LREM, jusqu'à la formation en mai d'un 9e groupe politique à l'aile gauche puis d'un 10e à l'aile droite, faisant perdre la majorité absolue à LREM.
Gilles Le Gendre, 62 ans, avait été déstabilisé début juin après la fuite dans la presse d'une «note» à Emmanuel Macron sur un remaniement ministériel, dans laquelle il semblait plaider pour un changement de Premier ministre, alors Edouard Philippe, et proposait - ce qu'il dément - un nouveau casting gouvernemental.
Avec lui, c'est toute l'équipe de direction du groupe, soit quelque 25 députés qu'il avait choisis, qui devra quitter ses fonctions. Cette réorganisation pourrait coïncider avec des changements à la tête du parti présidentiel.
De Rugy et Castaner en lice
Après François de Rugy, Christophe Castaner était le deuxième candidat déclaré à la présidence du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale pour succéder à Gilles Le Gendre.
«Oui, j'ai envie d'être candidat à la présidence de notre groupe. Envie de porter avec vous nos valeurs. Envie de renouer pleinement, à vos côtés, à l'Assemblée, avec cet esprit de conquête né pendant la campagne», a écrit Christophe Castaner dans son message adressé le 31 juillet aux députés LREM, que l'AFP a pu consulter.
L'ancien ministre de l'Intérieur, qui va redevenir député des Alpes-de-Haute-Provence, propose par ailleurs un ticket avec la députée Marie Lebec, qui serait première vice-présidente. «Avec Marie, nous partageons une volonté d'agir avec efficacité et de retrouver l'esprit de notre engagement autour d'Emmanuel Macron», a également communiqué Christophe Castaner.