Plusieurs tags peints en rouge dont une croix gammée et un doigt d'honneur ont été découverts dans la nuit du 25 au 26 juillet sur la façade de la mosquée d'Agen. Ces actes ont été promptement condamnés par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et à fait réagir une partie de la classe politique française.
Une croix gammée, «un doigt d'honneur et un sexe masculin»
Selon les premiers éléments de l'enquête, une croix gammée figurait parmi ces inscriptions tracées en rouge, d'après une source judiciaire citée par l'AFP, tandis qu'une source préfectorale a également fait état de la présence sur les murs de l'édifice de dessins représentant «un doigt d'honneur et un sexe masculin».
Dans un tweet, Gérald Darmanin a fait part de son «soutien aux musulmans d'Agen» et condamné «avec la plus grande fermeté les dégradations inacceptables qui ont visé la mosquée d'Agen. Ces actes odieux sont contraires aux valeurs de la République».
Sur Twitter, la préfecture du Lot-et-Garonne a elle aussi condamné «fermement» des «actes odieux [...] en totale contradiction» avec «la liberté des cultes».
Messaoud Settati, président de l'association des musulmans de l'Agenais, gestionnaire du lieu de culte, a raconté à l'AFP avoir été alerté «vers 2 heures du matin» par des passants qui avaient remarqué ces inscriptions sur la façade, comportant également une série de longues «ondulations» peintes en rouge. Messaoud Settati a ensuite précisé que les images de vidéosurveillance du lieu de culte ont été saisies par le commissariat d'Agen en charge de l'enquête.
Selon le président de l'association des Musulmans de l'Agenais, elles montrent qu'un homme, seul, a pénétré dans l'enceinte du bâtiment «peu après minuit». «On ne peut pas savoir si c'est l'œuvre d'une personne égarée, perdue [...] C'est la première fois que nous avons ce genre d'actes d'injure» sur la mosquée, a-t-il commenté sans plus de détails.
«L'Observatoire national contre l'islamophobie condamne avec force les inscriptions racistes dont a été victime la mosquée d'Agen. Il se réjouit de la réaction rapide [...] du ministre de l'Intérieur et apporte son soutien aux fidèles», a réagi auprès de l'AFP son président Abdallah Zekri, également délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), principal interlocuteur du gouvernement en matière d'islam.
Pour Abdallah Zekri, qui «espère que les auteurs de ces actes soient arrêtés et châtiés», «ces inscriptions, à cinq jours de la fête de l'Aid [prévue le 31 juillet], sont une provocation et une insulte à l'égard des citoyens français de confession musulmane d'Agen».
Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a lui aussi réagi sur Twitter : «Il faut véritablement se donner les moyens de combattre ce fléau de la haine avec détermination et fermeté.»
«La mosquée d'Agen a subi des dégradations inadmissibles que je condamne fermement», a déclaré de son côté le député LREM de Lot-et-Garonne Michel Lauzzana sur Twitter. Et de poursuivre : «Toute dégradation d'un lieu de culte est une atteinte aux valeurs de la République et à la liberté de culte. J'apporte tout mon soutien à la communauté musulmane d'Agen.»
Enfin, le membre du bureau national du Rassemblement national, Jean Messiha, a condamné «de la manière la plus ferme les dégradations infâmes sur les murs de la mosquée d'Agen» sur le même réseau social, avant d'enjoindre le ministre de l'Intérieur à agir.