Le nouveau Premier ministre Jean Castex a pris la parole le 15 juillet au sein de l'Assemblée nationale pour dévoiler sa première déclaration de politique générale. Crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, plan de relance de l'économie, lutte contre le chômage, transition écologique... Cette déclaration du locataire de Matignon était très attendue tant par l'opposition que par la majorité, qui ont promptement réagi notamment sur Twitter.
La majorité présidentielle conquise
Du côté du MoDem, le député des Yvelines Jean-Noël Barrot a publié sur Twitter un message de confiance clair à l'adresse du Premier ministre et de ses ministres : «Restaurer la confiance, garantir l'ordre républicain, faire de la France la première économie décarbonée, accompagner les plus fragiles : plein soutien au gouvernement de Jean Castex et à l'ambition qu'il porte pour notre pays !»
La porte-parole des députés LREM, Marie-Christine Verdier-Jouclas, et députée du Tarn, a jugé le discours du locataire de Matignon «fort et cohérent» : «Un chef de gouvernement avec une ligne politique claire : croissance et industries vertes, soutien aux plus démunis, réconcilier nos territoires, en concertation avec les partenaires sociaux.»
Les oppositions perplexes
Le secrétaire national du parti communiste français (PCF) et député du Nord, Fabien Roussel, a pour sa part estimé qu'aucune mesure de la déclaration de politique générale du Premier ministre ne ciblait «l'évasion fiscale qui coûte des dizaines de [milliards d'euros] au budget de l'Etat», citant en exemple «Apple, Amazon, LVMH [ou] AXA».
Le député la France insoumise (LFI) du Nord, Adrien Quatennens, n'a visiblement que peu apprécié le discours d'environ une heure de Jean Castex, le jugeant «insupportable» avant de le comparer à un «supplice». «Quelle perte de temps !», a-t-il ajouté.
«Une France "fracturée", "divisée", qui "en banlieue, dans les territoires ruraux se sent abandonnée", "est en proie au règne de l'impuissance publique", dont "l'intendance ne suit plus" : implacable réquisitoire de Jean Castex contre le bilan d'Emmanuel Macron», a estimé le député européen LFI et ancien socialiste Emmanuel Maurel.
«Le Premier ministre annonce un "gouvernement de combat". De combines surtout. Atteler Darmanin et Pompili, c’est du grand écart», a réagi le député Les Républicains (LR) du Vaucluse, Julien Aubert, en référence à Gérald Darmanin, nouveau ministre de l'Intérieur et Barbara Pompili, nouvelle ministre de la Transition écologique, qui s'étaient tous deux apostrophés sur Twitter en 2015.
Le président du mouvement Les Patriotes, Florian Philippot, a ironisé sur Twitter : «L'Etat n'étant pas encore assez détruit, il va falloir le détruire encore un peu plus...»
«Le Premier Ministre Jean Castex a enfoncé des portes ouvertes ! Des belles paroles qui ne seront malheureusement pas suivies d'effets, car ni lui ni Emmanuel Macron n'osent s'attaquer aux causes de la crise économique et de l'insécurité qui menacent le pays», a fait valoir le député de l'Essonne et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.
«Du bon sens au sens contraire, comment croire [Jean Castex] quand il déclare une juste guerre "à l'islamisme radical" devant un ministre de la Justice [Eric Dupond-Moretti] qui a dit : "c'est un honneur de défendre Merah" !», a réagi le député européen Rassemblement national (RN) siégeant au sein du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen, Gilbert Collard.