France

Jean Castex à l'Assemblée : «Il parle à deux à l'heure pour dire des banalités»

Jean Castex était forcément attendu pour sa première intervention au palais Bourbon en tant que nouveau Premier ministre. Après la séance, certaines réactions ont été vives contre le chef du gouvernement. La majorité, pour sa part, a serré les rangs.

Pour sa première intervention à l'Assemblée nationale le 8 juillet, le nouveau Premier ministre Jean Castex n'a pas fait l'unanimité, ceci n'étant pas réellement une surprise. Au micro de RT France, le député des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, a dit ressentir «une certaine lassitude [face] au rabâchage permanent d’une formule magique d’après laquelle il suffirait qu’on s’allie pour que le problème soit réglé. Non, c'est un peu plus compliqué».

Jean-Luc Mélenchon a aussi fustigé «un Premier ministre assis au banc, comme [un] gestionnaire aux affaires courantes». «Il parle à deux à l'heure pour dire des banalités, [...] ce n'est pas un beau moment de démocratie parlementaire», a ajouté le leader insoumis.

Dans la même veine, le député Les Républicains du Bas-Rhin, Patrick Hetzel, s'est interrogé si la «mission» du Premier ministre n'était pas celle «de nous endormir».

La députée socialiste Valérie Rabault s'est elle inquiétée de ne «pas [avoir] eu beaucoup de réponses aux questions posées» notamment sur la remise à l'agenda de la réforme des retraites.

Face aux critiques, les députés de la majorité ont, pour leur part, défendu Jean Castex, à l'image de l'élue de la Drôme, Mireille Clapot, qui n'a pas tari d'éloges sur les ministres : «Jean Castex en surplomb, Olivier Véran en majesté, Barbara Pompili en collectif, Jean-Yves Le Drian en gravité, Eric Dupond-Moretti en apprentissage, Julien Denormandie en conviction, Roselyne Bachelot en continuité, Elisabeth Moreno en émotion. Bravo à tous !»

Le garde des Sceaux mis en difficulté

Cette première séance au gouvernement à l'Assemblée pour le nouveau  gouvernement a également été une première pour le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Chahuté et coupé à plusieurs reprises durant sa prise de parole, il s'est notamment adressé au président de la chambre basse, Richard Ferrand : «Est-ce qu'on décompte les interruptions ?» Richard Ferrand réplique : «Non, on ne décompte pas, on souffre en silence.» 

Eric Dupond-Moretti a ainsi tenté de se justifier d'avoir assuré, le 15 avril 2018 sur LCI, qu'il ne souhaitait pas intégrer un gouvernement en tant que ministre de la Justice. «Et moi, franchement, je n’accepterai jamais un truc pareil, non», avait-il notamment déclaré.

A l'Assemblée le 8 juillet, il a d'ailleurs légèrement travesti la réalité puisque l'avocat a considéré que cette phrase était datée d'il y a «une dizaine ou une quinzaine d'années».

Durant son intervention, il a aussi déclaré : «Ma parole a été celle d'un homme libre, ma parole sera celle d'un ministre du gouvernement.»