France

Toulouse: deux infirmiers en Ehpad se plaignent d'avoir été licenciés pour avoir réclamé des masques

A Toulouse, deux infirmiers d'un Ehpad ont été licenciés après avoir été mis à pied en mars. Ils auraient fortement insisté pour obtenir des masques après que cinq résidents ont présenté des symptômes de diarrhée, en pleine crise sanitaire.

La Dépêche du midia rapporté le 6 juillet que deux infirmiers de l'Ehpad de la Cépière à Toulouse (Haute-Garonne), d'abord mis à pied du «jour au lendemain», fin mars, sont désormais officiellement licenciés.

Selon leurs avocats, ils paieraient par ces renvois «leurs demandes récurrentes d'avoir accès au stock de masques de l'établissement» et ce, en pleine crise sanitaire. Les deux professionnels, une femme et un homme, âgés respectivement de 53 ans et 34 ans, auraient redoublé d'insistance pour obtenir cette protection lorsque les 21 et 22 mars, ils ont observé des symptômes de diarrhées chez cinq résidents de l'Ehpad. Ces symptômes sont souvent observés dans les cas de Covid-19.

On a pu porter les masques au bout de la cinquième semaine de crise, ce n'est pas normal

La semaine suivante ils ont été, selon le récit de la la Dépêche du midi, priés de quitter leur poste avec une mise à pied. L'un des deux avait même été contraint de quitter son poste en plein service, escorté par la police, dévoilait la Dépêche du midi en avril. «On a pu porter les masques au bout de la cinquième semaine de crise, ce n'est pas normal», a témoigné une salariée de la maison de retraite auprès du quotidien régional. 

«La nature des faits reprochés est d’une gravité suffisante»

Du côté de la direction, on reprocherait à ces deux employés d'avoir introduit la peur dans les équipes. Pour sa défense, le groupe Domusvi, propriétaire de l'Ehpad toulousain, a insisté sur l'absence de cas de coronavirus en avril dans la maison de retraite tout en certifiant que les consignes sanitaires avaient été respectées.

Nous contestons la version des faits énoncés, mais ne souhaitons pas nous exprimer sur le fond du dossier

«Nous contestons la version des faits énoncés, mais ne souhaitons pas nous exprimer sur le fond du dossier», avait écrit la direction de l'établissement dans un communiqué publié par la Dépêche du midi. Elle a néanmoins tenu à préciser que la «nature des faits reprochés est d’une gravité suffisante», pour justifier les mesures prises à leur encontre. La direction a, en outre, expliqué que «c’est à la suite du comportement agressif d’un des collaborateurs que l’intervention des services de police a été nécessaire pour faire cesser le trouble».

Démontrer la nullité du licenciement

Il aurait été en outre «extrêmement difficile pour [la directrice de l'établissement, Ndlr.] de prendre cette décision». 

L'affaire des deux soignants est encore en cours d'instruction. Leurs avocats ont fait savoir qu'ils étudiaient des recours pour «démontrer la nullité du licenciement» dans le but de permettre une saisine des prud'hommes et «l'octroi de dommages et d'intérêts».