France

Rassemblement devant un Ehpad en soutien à deux aides-soignantes menacées de sanctions

Un rassemblement en soutien à deux aides-soignantes menacées de sanctions pour ne pas avoir respecté leur devoir de réserve vis-à-vis de l'établissement, s'est tenu le 6 juillet devant l’Ehpad Emile-Gérard à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis.

Le 6 juillet s’est tenu devant la maison de retraite Emile-Gérard à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), un rassemblement en soutien à deux aides-soignantes menacées de sanctions. Il est reproché à ces deux femmes, dont l'entretien disciplinaire était prévu le même jour, de ne pas avoir respecté leur devoir de réserve vis-à-vis de l’établissement. 

Dans un entretien au Parisien en avril dernier, Anissa Amini, l'une d'elles, par ailleurs élue du syndicat Sud, avait dénoncé des dysfonctionnement dans cet Ehpad liés à une mauvaise gestion de la pandémie.

À RT France, cette dernière a déclaré n'avoir fait «qu'alerter pour qu'on ait du mieux, pour que du matériel nous arrive, pour que les gens sachent qu'on est là aussi».

«Pendant cette crise, c'est cela qui m'a rendu folle, je me disais : "On ne se rend pas compte que ces personnes là [les personnes âgées, Ndlr.] vont être les personnes les plus touchées ?", et nous on on oublie. Le gouvernement nous a oubliés [...] Oui, j'ai alerté», a-t-elle par ailleurs développé. 

L'Ehpad, mis en cause dans l'article du Parisien, a fait publier par le quotidien un droit de réponse dans lequel l'établissement a balayé les accusations portées par son aide-soignante : «Cette présentation est totalement fausse et nous tenions ainsi à préciser que notre établissement déplore sept décès liés au Covid parmi nos résidents et non une vingtaine [chiffre avancé par  Anissa Amini dans l'entretien, Ndlr.], étant précisé que nous avons mis en place une politique de dépistage». Avant d'ajouter : «Notre établissement se conforme ainsi à toutes les recommandations de santé publique et reste tributaire, s’agissant de la question des masques et autres protections, des préconisations de l’ARS», avait par ailleurs précisé l’Ehpad Emile-Gerard.

Mi-avril, alors que l'épidémie faisait rage en France, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait tiré la sonnette d'alarme sur le manque de matériel de protection, notamment de masques, pour les soignants en général et les Ehpad en particulier.