Des rafales de fusil d'assaut ont été tirées dans la nuit du 6 au 7 juillet sur deux véhicules de la direction du centre pénitentiaire de Varces, en Isère, a fait savoir le procureur de la République de Grenoble ce 7 juillet.
Peu avant 3 heures du matin, «un break blanc 308 Peugeot a pénétré sur le domaine pénitentiaire avec deux hommes cagoulés à bord», a précisé Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble dans un communiqué. L'un d'eux est sorti du véhicule et «a tiré une rafale à l'arme automatique de type Kalachnikov en direction du parking des personnels de direction».
C'est l’agent en poste au mirador qui a donné l'alerte. Les gendarmes ont été appelés et sont arrivés sur les lieux vers 3h20.
Une attaque à «l'arme de guerre» contre «l'institution» selon l'UFAP
«Une vingtaine de douilles de calibre 5,56 ont été retrouvées sur place», a détaillé le procureur. Il n'y a pas eu d'impact sur les autres véhicules du personnel. Les vitres des véhicules de direction visés ont explosé. Ces véhicules se trouvaient sur un parking dédié situé devant la maison d'arrêt, à l'air libre, mais à l'écart du parking public, a-t-il encore expliqué.
La brigade des recherches de Vif et la section de recherches de la gendarmerie «ont été co-saisies de l’enquête pour dégradations par moyens dangereux», a ajouté Eric Vaillant qui s'est rendu sur place et a rencontré la directrice du centre pénitentiaire, Valérie Mousseeff, et le commandant du groupement de gendarmerie en Isère, le colonel Yves Marzin.
Dans un communiqué, le syndicat de l'administration et du personnel pénitentiaire UFAP a souligné que ces actes «d'une extrême gravité» montrent s'il en était besoin «le caractère spécifique de la cité grenobloise et du niveau de délinquance qui y règne», mais aussi «la détermination particulière des individus qui entretiennent le trafic local».
Avant d'ajouter de façon alarmante : «Pas de doute, le calibre 5,56 utilisé donne le ton, c'est à l'arme de guerre que l'on s'en prend à l'institution».
En 2008, un sniper posté sur une colline voisine de la prison avait abattu un détenu dans la cour de promenade. Cinq ans plus tard, c'est un agent qui avait été la cible de «deux hommes à moto alors qu'il quittait son service», rappelle l'UFAP.