France

Jean Castex annonce une rentrée «très dure» sur les fronts économique et social

Alors qu'il prépare avec Emmanuel Macron son futur gouvernement, le nouveau Premier ministre Jean Castex s'est exprimé ce 4 juillet : retraites, relocalisation, emplois... une rentrée «très dure» s'annonce.

Le nouveau Premier ministre Jean Castex a expliqué ce 4 juillet lors d'un déplacement dans une entreprise de haute technologie entendre former avec Emmanuel Macron «au plus vite» un gouvernement pour concevoir un plan de relance face à la crise économique et sociale avant la présidentielle de 2022.

A la mi-journée, le chef du gouvernement a évoqué avec le président les potentiels membres de son futur gouvernement, selon une source gouvernementale. Il a ensuite effectuée sa première sortie officielle, sur le site de recherche et de production de semi-conducteurs du groupe X-FAB France, dans l'Essonne. «Une entreprise très symbolique de la situation actuelle et des objectifs qui sont les nôtres», a-t-il dit dans une brève allocution avant de repartir.

Eviter le maximum de licenciements

«L'objectif de l'Etat, c'est de voir dans le cadre du plan de relance, de reconstruction, comment ne pas simplement agir sur le court terme», a-t-il ensuite déclaré. Pour le nouveau locataire de Matignon, il faudra aussi «assurer le fondement d'une relocalisation, d'un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence». 

Un nouveau gouvernement avant le 6 juillet

Celui qui fut secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy et qui vient de quitter les Républicains, entend faire tout pour former son gouvernement avant le 6 juillet avec le chef de l'Etat et souhaite prononcer sa déclaration de politique générale «en milieu de semaine prochaine» au Parlement. 

La rentrée s'annonce «très dure»

Alors que se profile une rentrée «très dure» sur les fronts économique et social, Jean Castex sera chargé d'appliquer le «nouveau chemin» voulu par le président, avec une priorité à la politique de santé, au grand âge et à un plan pour la jeunesse, et la remise en chantier de la réforme des retraites.

La méthode Castex ? «Ouvrir des concertations [...] avec la Nation, avec les partenaires sociaux, dans les territoires, avec tous les acteurs», a-t-il annoncé, afin d'élaborer un «nouveau pacte social».

Gagner en souveraineté économique

Et d'expliquer : «Quand on est en crise, il faut continuer à soutenir l'économie, mais il faut faire des choix judicieux, des choix orientés, c'est-à-dire des choix qui permettent de reconstruire, de gagner en souveraineté économique, d'avoir une France plus économe du point de vue du respect de l'environnement, donc à la fois des mesures d'urgence et des mesures structurelles : c'est l'axe du plan de relance que nous préparons.»

Du PS à LR, les critiques volent à l'égard de Castex

Après des municipales marquées par une forte poussée des Verts, le nouveau Premier ministre a affirmé que l'écologie n'était «plus une option». 

Emmanuel Macron «recrute ses collègues de l'ancien monde», a taclé le 3 juillet au soir le chef d'EE-LV Julien Bayou, excluant toute entrée de son parti au gouvernement.

«On a un homme de droite remplacé par un homme plus à droite encore», a fustigé de son côté Olivier Faure (PS) le 4 juillet.

A l'issue des municipales, la France est à droite

«A l'issue des municipales, la France est à droite, donc le président de la République a choisi un Premier ministre de droite», estime quant à lui l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier

Les Républicains, qui perdent un nouveau transfuge après Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou encore Gérald Darmanin, veulent surtout voir en Jean Castex un choix «technocratique», selon leur chef de file Christian Jacob.

Le vice-président de LR Gilles Platret a mis en garde contre les futures tentatives de recrutement gouvernemental, appelant à dire «non». Le non du «courage de s’effacer pour ne pas se renier». 

Edouard Philippe, qui retrouve dès le 5 juillet la mairie du Havre, a lui accepté «d'aider le président» à «consolider la majorité», fragilisée par la perte de la majorité absolue.