France

Municipales : Laetitia Avia accusée d'avoir utilisé illégalement des assistants parlementaires

Une enquête de Médiapart révèle que Laetitia Avia (LREM) aurait utilisé des assistants parlementaires et sa permanence de députée pour travailler sur la campagne des municipales à Paris. Ce qui enfreindrait le code électoral. Son avocat dément.

Mediapart assure avoir réuni des preuves que la députée macroniste Laetitia Avia a fait travailler plusieurs de ses assistants parlementaires «de septembre à mars» pour les élections municipales où elle était candidate en 3e position (29e aujourd'hui), sur la liste LREM du XIIe arrondissement. En d'autres termes, elle aurait utilisé des ressources parlementaires à des fins de campagne, ce qui est illégal en vertu du code électoral.

Le média en ligne affirme aussi que l'élue aurait utilisé sa permanence de députée pour y organiser des réunions de travail en vue du scrutin. Un militant LREM interrogé par Mediapart a notamment affirmé que les participants ne devaient «surtout pas [y] prendre de photos pour tenir cela discrètement». Ces agissements auraient, toujours selon Mediapart, inquiété une de ses collaboratrices qui déclare aujourd'hui avoir eu «peur de perdre son emploi si elle s’y opposait».

Le fait d'utiliser une permanence parlementaire pour une campagne aux municipales, rappelle le média, est proscrit «à la fois par le règlement de l’Assemblée, par le guide de la Commission nationale des comptes de campagne, et par le code électoral». Ces révélations pourraient selon Mediapart «invalider les comptes de campagne de la tête de liste» LREM dans le XIIe arrondissement.

De son côté, l'avocat de la députée, Basile Ader, a réfuté le caractère illégal de ces réunions qui auraient été selon lui «basculées au QG de LREM en septembre, dès lors qu’ils [l'équipe de campagne, Ndlr.] ont commencé leurs séminaires visant à bâtir un programme». Le média réfute cet argument, en publiant notamment la capture d'écran d'une invitation à une réunion à la permanence de la députée. Cette invitation aurait été envoyée dans «une boucle exclusivement réservée à la campagne municipale» en décembre via la messagerie cryptée Telegram. 

Quant aux assistants parlementaires qui auraient travaillé pour la campagne des municipales, l'avocat a rétorqué que ces derniers «étaient très éloignés de la campagne municipale», et qu'une autre collaboratrice de la députée avait agi «sur la base du volontariat» hors de son temps de travail. 

La députée LREM a déjà été épinglée en mai dernier par le média d'investigation, dans une enquête où cinq de ses anciens assistants parlementaires l'accusaient d'avoir tenu des propos à connotation raciste, homophobe et sexiste tout en faisant preuve d'un comportement humiliant à leur encontre. Une plainte a été déposée dans la foulée par plusieurs des anciens collaborateurs de l'élue qui, pour sa part, a déclaré qu'elle comptait porter plainte pour diffamation.