France

Municipales à Paris : duel sans merci entre Buzyn et Dati lors d'un débat télévisé

Ecologie, sécurité, crise sanitaire... Les deux prétendantes au fauteuil d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris se sont jetées quelques amabilités au visage au cours d'un débat télévisé réunissant les trois femmes politiques, avant les élections.

Le premier débat avant le second tour des élections municipales avait lieu sur France Info, France 3 et France bleu Ile-de-France le 17 juin au soir. L'occasion pour les trois candidates Anne Hidalgo (PS), Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM) de se dire tout le bien qu'elles pensaient du programmes des autres devant quelques milliers de potentiels électeurs.

Le plateau a principalement constitué une occasion pour les deux challengers du maire sortant, Anne Hidalgo qui fait la course en tête avec 29% au premier tour, de s'écharper sans vergogne.

Un peu de respect, sinon on peut parler du Covid et de la crise sanitaire

Agnès Buzyn a ouvert les amabilités en assénant un trait à Rachida Dati : «Je pense que ça arrange madame Dati de ne pas parler d'écologie.» Preste réponse de l'intéressée : «Un peu de respect, sinon on peut parler du Covid et de la crise sanitaire.» Rappelons qu'Agnès Buzyn était ministre de la Santé avant de remplacer Benjamin Griveaux pour les municipales parisiennes et qu'elle a fait des déclarations mal perçues concernant ce début de campagne en rapport avec la pandémie, allant jusqu'à qualifier la campagne du premier tour de «mascarade», selon Le Monde.

Autre passe d'armes entre les deux aspirantes au fauteuil de l'hôtel de ville un peu plus tard dans la soirée : Agnès Buzyn a tenté une touche sur le positionnement sociétal de Rachida Dati concernant le mariage homosexuel et lui a reproché d'avoir soutenu le mouvement politique Sens commun, identifié comme le parangon de la «droite Trocadéro».

Elle a également reproché au maire du VIIe arrondissement de Paris de ne pas avoir voté contre les thérapies de conversion sexuelle au Parlement européen, mais aussi d'avoir tenu des «propos inqualifiables» sur les migrants.

Un peu de décence, vous êtes obligée de citer une icône française pour vous justifier

L'ancien garde des Sceaux s'est défendu : «C'est une attaque grave à mon honneur et à ce que je suis.» Et de glisser une allusion à l'époque où elle «travaillait avec madame Simone Veil», ce à quoi la marcheuse a tranché : «Un peu de décence, vous êtes obligée de citer une icône française pour vous justifier.»

Pas démontée pour autant, l'ancienne ministre sarkozyste a répliqué : «Les valeurs de madame Buzyn, c'est de mentir aux Français.»

Les candidates LR et LREM se sont tout de même montrées d'accord pour critiquer la politique menée par Anne Hidalgo sur l'augmentation du nombre de logements sociaux, le «manque de masques à Paris» et la gestion financière de la ville. L'édile socialiste a quant à elle fait valoir que la ville avait donné «cinq millions de masques lors de la première semaine du confinement» et a  assuré que l'endettement contracté sous sa mandature «prépar[ait] l'avenir».