France

Une femme se disant enceinte plaquée au sol sur le ventre par des agents de la sûreté ferroviaire

La vidéo de l'interpellation d'une femme par des agents de la sûreté ferroviaire émeut sur Twitter. On y voit une personne se disant enceinte plaquée au sol sans ménagement sur le ventre. Les agents, tout comme l'interpellée, ont porté plainte.

La scène d'interpellation d'une femme par trois agents de la Sûreté ferroviaire, dans la gare d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) soulève l'indignation de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux.

Sur la vidéo de deux minutes et 20 secondes, diffusée le 16 juin, on voit un agent de la sécurité de la SNCF (Suge) pousser une voyageuse qui lui répond «tu me touches pas !», sans que le contexte précédant cette scène soit connu. La jeune femme semble ensuite chercher à agripper l'agent qui l'empoigne. Ce dernier et un autre agent de la Suge projettent rapidement la jeune femme au sol. Elle se voit plaquée sur le ventre, mains derrière le dos, avant d'être menottée.

Selon le Parisien, son mari, qui «tent[ait] d'intervenir avant d'être maîtrisé, ainsi que la jeune femme elle-même, indiqu[aient] aux agents qu'elle [était] enceinte». Sur la vidéo, on peut voir la jeune femme hurler et se débattre tandis que les usagers de passage demandent aux agents de faire attention «à son ventre». «Elle est enceinte, c'est une daronne», peut-on entendre, parmi les voix qui protestent.

L'homme qui serait son mari se fait également immobiliser par deux agents tandis qu'il proteste : «Mais laissez-moi, j'ai fait quoi ? J'ai rien fait pour être menotté.» «Il défend sa femme et vous l'attrapez comme ça, bande de tarlouzes», dit l'homme qui filme la scène.

La femme porte plainte, les agents aussi

Selon le Parisien, la femme a déposé une plainte ce 17 juin au commissariat de Sevran pour «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique». A l'issue de son interpellation, elle a été transportée à l'hôpital pour des examens médicaux, notamment concernant «son état déclaré de grossesse». Elle devait également être examinée à l'unité médico-judiciaire de l'hôpital Jean-Verdier pour vérifier d'éventuelles blessures et se voir prescrire des ITT.

Citant une source proche de l'enquête, le Parisien rapporte que trois des agents de la Suge ont également déposé plainte pour outrages et rébellion. «La personne interpellée n'avait pas de titre de transport, pas de masque, et a refusé le contrôle», fait savoir cette source, qui précise aussi que la dame aurait «postillonné au visage des agents et tenté de leur porter un coup». Elle aurait aussi «craché par terre», selon les déclarations des agents.

Un témoin, contacté par le Parisien, raconte le déroulé de la scène : «Cette femme se trouvait entre les portiques dans le passage réservé aux handicapés [...] les agents de la sûreté ferroviaire ont tenté de [l]'interpeller. L'un d'entre eux a même pris la veste de cette dame et l'a jetée de l'autre côté des portiques. Ça a duré 10 secondes […].» De nombreux autres témoins confirment «la violence» de la scène, selon le Parisien.

Communiqué de la SNCF

Dans un communiqué publié en fin de matinée, que cite le Huffington Post, la SNCF déclare : «La personne mise en cause venait d’être verbalisée à trois reprises, notamment car elle ne portait pas de masque, qu’elle avait craché et qu’elle voulait prendre le train sans billet. Les agents l’ont ensuite invité à quitter la gare. Devant son refus, et un comportement agressif, cette injonction de quitter la gare est devenue contraignante».

Deux agents sont en ITT de cinq jours et un troisième agent en ITT de sept jours et une enquête interne a été ouverte.