France

Dijon : un armistice entre Tchétchènes et Maghrébins scellé sous l'égide d'un imam ?

Des représentants des deux communautés sunnites se seraient rendus à la mosquée de la Fraternité, près de Dijon, pour régler leur différend et convenir d'une cessation des hostilités, selon Marianne, qui affirme avoir assisté à la rencontre.

Selon des informations de l'hebdomadaire Marianne, le conflit entre communautés tchétchène et maghrébine à Dijon, qui a donné lieu à des scènes de violence très impressionnantes ces derniers jours, pourrait être sur le point de prendre fin.

Dans la soirée du 16 juin, des représentants des deux communautés se seraient en effet retrouvés dans le jardin de la Mosquée de la Fraternité, près de Dijon, sous la houlette de l’imam Mohammed Ateb, que Marianne présente comme le représentant régional de l’Union des organisations islamiques de France et un proche des Frères musulmans. Le père du jeune homme dont l'agression avait déclenché les expéditions punitives était présent.

L'objectif de ce dialogue était que ce conflit entre ces deux communautés sunnites trouve son épilogue. «Nous sommes ici pour une explication, dans une démarche de conciliation, pour faciliter les choses. Nous formons une seule communauté, nous sommes tous frères», a ainsi déclaré Mohammed Ateb, dont les propos ont été rapportés par Marianne, qui explique avoir pu assister à la conclusion de cet «armistice».

Des représentants de la communauté maghrébine auraient reconnu les torts des agresseurs

Des représentants de la communauté maghrébine du quartier des Grésilles, d'où sont partis les affrontements, auraient «reconnu les torts des agresseurs [du jeune tchétchène] et auraient présenté des excuses, acceptées par leurs homologues», écrit l'hebdomadaire, citant une source tchétchène. «Au final, c’est la paix qui importe», a assuré Mohammed Ateb, nuançant toutefois son propos : «Ici, ce soir, on ne représente pas les jeunes.» Et pour cause, reste à savoir si l'appel au calme sera entendu par les fauteurs de troubles.

Un armistice qui se serait donc scellé à la Mosquée, alors même que l'Etat se montrait impuissant à ramener le calme à Dijon, en dépit du déploiement de renforts dans la ville ou encore de la venue sur place du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez.

Selon les participants à cette réunion, le conflit trouverait sa source dans l'agression d'un jeune homme tchétchène, venu porter secours à un adolescent albanais pris à partie par une bande du quartier des Grésilles. Après avoir reçu une avalanche de coups, «ses agresseurs ont introduit le canon d’une arme à feu dans sa bouche et proféré des menaces contre lui et tous les Tchétchènes», d'après le témoignage de son père à Marianne. L'affaire se serait rapidement ébruitée dans la communauté tchétchène dont des centaines de membres des régions environnantes mais aussi de Belgique ou d'Allemagne auraient alors décidé de se mobiliser pour venir le venger.