Au moins trois journalistes ont été blessés au cours de la manifestation en soutien aux soignants le 16 juin à Paris, après que des heurts ont éclaté dans le sillage des violences commises par des black blocs, ainsi que l'ont constaté plusieurs journalistes sur place.
Stéphanie Roy, journaliste de l'agence Line Press, a été durement impactée par les éclats d'une grenade venue des rangs des forces de l'ordre, selon les témoignages de son agence.
La journaliste a décrit sur Twitter des «plaies ouvertes» au niveau des deux jambes suite à l'explosion.
Le moment de la détonation dans laquelle la journaliste a été blessée peut évoquer une grenade GM2L à effet assourdissant ou une grenade de désencerclement.
Le journaliste indépendant Jonathan Moadab a écopé d'une blessure lorsqu'une grenade a explosé près de son pied.
Le journaliste reporter d'images de RT France Sébastien Dufour a reçu un projectile sur le tibia alors qu'il filmait en direct, ce qui lui a occasionné une contusion. Joint par téléphone, il a ajouté qu'il s'était aperçu le lendemain matin de la manifestation qu'il avait aussi été touché à l'autre jambe par un palet de désencerclement expulsé d'une grenade.
Un autre journaliste de RT, le reporter Charles Baudry, a été légèrement blessé par un pavé reçu sur le bras.
Après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants et infirmiers se mobilisent un peu partout en France pour exiger «de véritables moyens humains et budgétaires pour la santé publique». Ces demandes font également suite à une longue crise sociale qui a traversé l'hôpital public, les corps intermédiaires ayant dénoncé lors de nombreuses manifestations en 2019 le manque de réaction du ministère de la Santé. Une grève de plusieurs mois a ensuite touché les services d'urgence, excédés par le manque de moyens... Tout cela plusieurs mois avant le début de la crise sanitaire du Covid-19.
Dans un tweet publié un peu avant 18 heures le 16 juin, la préfecture de police de Paris a déploré les débordements qui ont accompagné le défilé des soignants dans la capitale. «Manifestation déclarée et autorisée par la préfecture de police, gâchée par les exactions commises par des casseurs qui n’ont rien à voir avec les soignants. La préfecture de police dénonce ces comportements violents», peut-on lire dans la publication.