Pris pour cible par des personnalités politiques de droite à cause de ses idées concernant la police, le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a analysé, dans une tribune intitulée Dijon, miroir de l’échec policier et de la névrose de la fachosphère et publiée le 16 juin sur son blog, les récents épisodes de violence qui s'y sont déroulés ces derniers jours. Alors que la droite a, selon lui, fait de ces affrontements entre des membres de la communauté tchétchène et maghrébine «un mauvais roman de guerre ethnique», le député des Bouches-du-Rhône y voit une conséquence des mauvais choix sécuritaires du gouvernement.
Avec les événements de Dijon, une certaine officialité et tous les réseaux de la fachosphère pensent tenir une illustration de leurs fantasmes racistes et xénophobes
«Il est temps de poser les vraies questions que ce désastre appelle»
«Il est temps de poser les vraies questions que ce désastre appelle», interpelle le tribun insoumis. «Avec les événements de Dijon, une certaine officialité et tous les réseaux de la fachosphère pensent tenir une illustration de leurs fantasmes racistes et xénophobes. Bien-sûr, tous en chœur, ceux-là se dépêchent de mettre en cause ma remarque sur la nécessité de désarmer autant que possible la police», fait valoir le président du groupe LFI à l'Assemblée nationale en guise d'introduction de sa tribune.
Mais Jean-Luc Mélenchon fait une autre lecture des événements : «La population a dû se défendre elle-même. Pourtant, la police à Dijon est armée comme partout en France !» Déplorant l'échec du renseignement à avoir détecté la formation d'une bande armée tchétchène, Jean-Luc Mélenchon critique ouvertement les choix politiques du ministère de l'Intérieur, qui préfère selon lui déployer des effectifs renforcés pour «affronter des manifestants [plutôt] que le trafic d'armes, de drogues ou la traite des êtres humains».
Répondant aux «aboiements de la fachosphère», il poursuit : «La population des Grésilles à Dijon est victime de son abandon. Elle s’est défendue parce que la police ne le faisait pas. Les considérations ethniques ne jouent pas plus de rôle dans cette histoire que n’en jouerait n’importe quel autre facteur d’indentification collective.»
Le dirigeant de La France insoumise avait récemment été la cible de plusieurs personnalités de droite, après s'être dit favorable à désarmer «autant que possible» la police. En effet, le 15 juin, la présidente du RN, Marine Le Pen, avait commenté sur Twitter plusieurs vidéos des échauffourées de Dijon en déclarant notamment : «Hier encore, des politiciens irresponsables voulaient désarmer la police, le ministre de l'Intérieur lui-même lâchait ses forces de l’ordre.»
Plus explicitement, Julien Odoul, président du groupe RN en Bourgogne Franche-Compté, s'était adressé à Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, lui demandant : «Et si on commençait par désarmer les milices tchétchènes ?»
«Quand je pense que certains voudraient désarmer les policiers, y compris le ministre de l'Intérieur», avait de son côté affirmé le patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau sur France Inter.