France

Covid-19 : selon des économistes, le premier tour des municipales aurait causé des milliers de morts

Trois chercheurs de l'institut allemand IZA viennent de publier une étude démontrant le lien entre l'organisation du scrutin des municipales, le 15 mars, et le taux de mortalité du coronavirus. Une enquête plutôt gênante pour le gouvernement.

L'institut économique allemand Institut d'économie du travail (IZA), privé et situé à Bonn, fait le lien dans une étude entre les milliers de morts du Covid-19, et le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars en France.

Dans leur étude disponible sur internet, et relayée par Marianne, trois chercheurs appartenant à l'Université de Clermont-Auvergne expliquent que «les résultats révèlent qu'un taux de participation plus élevé a été associé à un nombre de décès significativement plus élevé chez les personnes âgées dans les cinq semaines suivant les élections».

Ils estiment de fait que «si le taux de participation historiquement bas en 2020 avait atteint son niveau de 2014, le nombre de décès aurait été supérieur de 21,8% à celui qui a été enregistré». Ainsi, ils constatent une disparité des effets du virus selon le taux de participation dans les différentes localités, avec donc une surmortalité plus élevée chez les 60 ans et plus, là où les municipalités affichaient un taux de participation plus élevé au 15 mars 2020.

Sans donner un chiffre exact du nombre de décès lié à l'organisation du scrutin, l'un des auteurs de la publications, Simone Bertoli, interviewée par l'hebdomadaire Marianne assure «que la tenue du premier tour a induit plusieurs milliers de morts supplémentaires».

Dans leurs conclusions, les chercheurs conseillent les gouvernements européens d'«être prudents sur le maintien des élections locales ou nationales dans les prochains mois», dans le cas où le Covid-19 reviendrait en force.