Comme chaque jeudi, les soignants se mobilisent pour l’hôpital public. Plusieurs rassemblements ont eu lieu ce 4 juin devant des hôpitaux publics afin de réclamer plus de moyens pour les soignants, dix jours après le lancement du «Ségur de la santé», qualifié d'«imposture» par une partie des manifestants.
A Paris, entre 200 et 300 personnes, dont des infirmiers et médecins en blouse blanche, se sont ainsi réunies devant l'hôpital Robert-Debré pour une «casserolade» (concert de casseroles) ponctuée par de longs applaudissements.
L'une des banderoles affichait le slogan : «Hospitaliers, usagers, tous unis pour notre santé.» Peu satisfaite du déroulement des négociations lors du «Ségur de la santé», une soignante martèle sur RT France les revendications : «On demande depuis des mois une augmentation des salaires de 300 euros pour tous les personnels hospitaliers, on demande aussi des embauches, [...] On ne veut pas de bla-bla.»
Les manifestants ont également protesté contre les mesures annoncées par la majorité gouvernementale. «C’est humiliant ! [...] Demander à des personnes à faire la charité et à donner de leurs jours pour les hospitaliers...», s'est ainsi scandalisée une infirmière à l’hôpital Tenon à Paris, interviewée elle aussi par RT France, réagissant à la proposition de loi LREM permettant aux salariés de «donner» des congés sous forme de chèques vacances aux soignants.
D'autres «casserolades» ont éclaté dans d'autres hôpitaux à Paris et en France dans le cadre de l'opération #jediscolère, lancée début mai par le Collectif inter-hôpitaux (CIH), à la pointe de la mobilisation du milieu hospitalier depuis plus d'un an.
A Bobigny (Seine-Saint-Denis), une centaine de personnes ont ainsi défilé dans l'enceinte de l'hôpital Avicenne, avant de se réunir devant les grilles de l'établissement et d'interrompre momentanément la circulation, recueillant le soutien de la plupart des automobilistes. «On se moque de nous ! On nous parle revalorisation des salaires mais ils sont incapables de nous donner des chiffres», a regretté à l'AFP Lucie Branco, secrétaire de la MICT-CGT, en dénonçant les conditions dans lesquelles la concertation du Ségur avait été engagée.
A Besançon (Doubs) aussi, 150 personnes se sont réunies sur le parvis du CHU, à l'appel du CIH et du Collectif des blouses blanches.
Plusieurs syndicats et collectifs hospitaliers ont en outre appelé «les personnels et les usagers à se mobiliser le 16 juin», afin que le gouvernement «prenne en compte l'ensemble de leurs revendications», en plein «Ségur de la santé».