Plusieurs milliers de personnes ont défilé ce 30 mai dans les rues de Paris en soutien aux migrants et aux sans-papiers. Selon la préfecture de police, citée par l'AFP, la manifestation a rassemblé 5 500 personnes. Sur son compte Twitter, la préfecture a également annoncé que les forces de l'ordre avaient procédé à 92 interpellations.
En début d’après-midi, les manifestants se sont rassemblés aux alentours de la rue Réaumur et ont marché le long du boulevard de Sébastopol selon notre journaliste, Charles Baudry, présent sur place. Ils arboraient des pancartes comme «Liberté pour tous les enfermés» et scandaient «Des papiers pour qui ? Pour tous !» ou encore «Solidarité avec les sans-papiers».
Ils ont par la suite pris la direction de la place de la République, sur laquelle les attendaient les forces de l’ordre, la manifestation sauvage n’ayant pas été autorisée en raison de l'interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes et des règles de distanciation sociale en vigueur.
Les forces de l'ordre font usage de gaz lacrymogènes
Après plusieurs sommations, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes en direction de la foule massée sur la place de la République, dispersant ainsi une partie des manifestants.
Des tensions ont également éclaté alors que certains manifestants tentaient d'évacuer la place.
Les forces de l'ordre ont chargé en direction des manifestants, les forçant à fuir le long de l'avenue de la République.
D'autres manifestants sont eux montés sur la statue représentant Marianne et y ont notamment déployé un drapeau malien.
Un hélicoptère a survolé le rassemblement, d’après notre journaliste.
Cet appel à manifester avait été lancé le 28 avril sur le blog de La Marche des Solidarités et avait été signé par 210 organisations et 300 personnalités. «Nous exigeons des autorités qu’elles régularisent les Sans-Papiers et MigrantEs, qu’elles ferment les Centres de Rétention, qu’elles donnent accès à des logements décents à toutes celles et tous ceux qui sont à la rue, papiers ou pas», font valoir les signataires, arguant que «pour ces populations la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire».
Malgré l’interdiction du rassemblement décidée par la préfecture en raison de la pandémie de coronavirus, les organisateurs avaient souhaité maintenir la manifestation.
«La Marche des Solidarités appelle donc à une mobilisation encore plus forte et déterminée parce que l’urgence est sanitaire, sociale et politique et qu’aux revendications de la manifestation s’ajoute désormais la défense de nos libertés», avaient-ils réaffirmé le 28 mai dans un nouveau texte.