France

«Bombe sociale» ? La pandémie de Covid-19 aggrave la précarité de locataires

Face aux difficultés financières rencontrées par certains locataires en temps de crise sanitaire, des habitants de Bagnolet ont créé un comité pour réclamer un moratoire sur les loyers. RT France est allé à la rencontre de ces résidents.

Direction la Seine-saint-Denis, département frappé de plein fouet par le covid-19 avec le taux de mortalité le plus important d'Île de France. A Bagnolet, comme dans d'autres villes, la crise sanitaire a de surcroît aggravé la précarité de certains foyers du fait d'une activité économique à l'arrêt. La situation a alors poussé certains riverains à suspendre le paiement de leur loyer. «Revenus 0, loyers 0», peut-on par exemple lire sur une des banderoles accrochées à un immeuble de la ville.

Dans un contexte de chômage partiel et de diminution des revenus, la récente augmentation des charges a fait bondir des locataires qui ont créé un comité pour, entre autres, réclamer un moratoire sur les loyers.

C'est une bombe sociale qui s'annonce avec des dizaines de milliers d'expulsions supplémentaires

En outre, les résidents multiplient les griefs sur leur parc immobilier : fuites d'eau ou encore piètre isolation en sont des exemples.

«L'Etat a injecté 110 milliards d'euros dans l'économie, il n'a rien mis sur le logement, c'est atterrant [...] C'est une bombe sociale qui s'annonce avec des dizaines de milliers d'expulsions supplémentaires, des gens qui vont se retrouver à la rue», commente pour sa part Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l'association Droit au logement.