Dans un avis daté du 18 mai, le Conseil scientifique sous-entend qu'il n'est pas opposé à l'organisation d'un second tour des élections municipales en juin. Il note en effet que la situation sanitaire s'est «nettement améliorée» par rapport au début du confinement.
Mais il juge nécessaire une nouvelle évaluation 15 jours avant le scrutin, car selon lui, «il est encore trop tôt pour évaluer le niveau de circulation de SARS-CoV-2 durant le mois de juin 2020». «Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral», prévient le Conseil.
Le groupe d'experts missionné par le gouvernement a publié son rapport à la veille des consultations avec les responsables des partis politiques.
Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral
Selon les experts, le risque ne vient pas tant du vote que de la campagne électorale, qui présente selon eux des «risques sanitaires importants», à cause des «meetings électoraux» et «des actions des candidats ayant pour effet des rencontres ou des rassemblements physiques». Ils estiment que l'organisation des campagnes doit être «profondément modifiée».
D’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin plutôt que deux, indépendamment des dates retenues, est de nature à réduire les risques sanitaires, au sens statistique du terme
Dans son avis prudent, invitant à réévaluer la situation au fil des semaines, le Conseil ne s'est pas prononcé sur une date. Mais il a recommandé de ne s'en tenir qu'à un seul tour de scrutin, renvoyant à une tenue des élections en juin. Car des élections en septembre impliqueraient d'annuler le premier tour, qui serait à réorganiser pour environ 4 800 communes qui n'ont pas élu un conseil municipal complet le 15 mars.
Le second tour des élections municipales, prévu le 22 mars, avait été annulé en raison de la crise sanitaire. Le maintien du premier tour avait été très contesté avant sa tenue, et vivement critiqué durant le confinement, certains l'accusant d'avoir contribué à propager l'épidémie.