Christophe Chalençon, Gilet jaune originaire du Vaucluse, était en garde à vue ce 12 mai dans les locaux de l'Office central pour la répression des violences aux personnes à Nanterre, selon France info et France Bleu Vaucluse. Il a été relâché en début d'après-midi.
La chaîne d'information publique française précise que ce militant était «recherché» après avoir diffusé, selon les termes du Gilet jaune, un «appel national» visant à «prendre le pouvoir» le 11 mai, à l'occasion du déconfinement.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 9 mai, il lançait notamment : «Nous allons assiéger Paris lundi, jour de déconfinement, avec d'anciens généraux qui préparent le plan pour verrouiller Paris.»
«Nous voulons mettre en place un gouvernement de transition, de salut public avec à la tête trois généraux pour porter les fondations de la première démocratie […] Une nouvelle constitution sera mise en place», affirmait-il encore, rappelant l'existence d'«un travail de construction sur 18 mois», probablement en référence à l'histoire du mouvement citoyen.
Un appel peu suivi
Son appel n'avait néanmoins pas été entendu par les Gilets jaunes, mouvement au sein duquel il ne fait pas l'unanimité. En effet, si diverses manifestations syndicales, écologistes, ou rassemblement de Gilets jaunes ont eu lieu ça et là sur le territoire national, seule une poignée de Gilets jaunes se sont regroupés à Paris, avant d'être vite rejoints par les policiers de la BRAV-M.
Ce n'était pas la première fois que Christophe Chalençon suggérait un renversement du pouvoir. En février 2019, il évoquait déjà la présence dans ses rangs de «paramilitaires prêts à faire tomber le gouvernement français».
Comme l'a récemment rapporté le Dauphiné Libéré, il avait par ailleurs été entendu au commissariat d’Avignon, le 29 avril 2020, pour s’expliquer sur certaines de ses publications dans lesquelles il visait directement le président de la République, Emmanuel Macron. Il lui était reproché de vouloir «ouvrir le corps et le cœur» du chef de l’Etat «pour les éteindre à jamais», toujours selon le quotidien du Sud-Est. Le Gilet jaune s'était défendu en assurant que ses propos se rapportaient, de manière imagée, aux clés du pouvoir symbolisées, selon lui, par l’Elysée ou l’Assemblée nationale. «On me reproche des métaphores», avait-il plaidé.
Forgeron de profession, Christophe Chalençon avait, à l'instar d'autres Gilets jaunes, lancé son initiative politique, baptisée «L'Évolution citoyenne», à l'occasion des élections européennes, initiative qui n'avait pas fait l'unanimité au sein du mouvement.