«Ce qu'a dit la société de pédiatrie française [...] c'est qu'il y a plus de risques à rester chez soi que d'aller à l'école», a déclaré ce 11 mai Jean-Michel Blanquer, lors d'une intervention à l'antenne d'Europe 1. Le ministre français de l'Education nationale y défendait la mesure annoncée par le gouvernement et contestée par certains, de réouverture des écoles dans le cadre du déconfinement.
Et le ministre de poursuivre en ces termes : «La société zéro risque n'existe pas, vous avez bien des risques quand vous allez dans la rue, quand vous vivez tout simplement.» Il a en outre raillé l'hypothèse de «tous rester chez nous sur un canapé en attendant la découverte d'un vaccin».
En tout état de cause, son propos initial, pour lequel il affirme pourtant se baser, entre autres, sur les préconisations de la société de pédiatrie française, se heurte à une préconisation contraire figurant sur le site de l'organisme : «La fermeture des écoles, collèges, lycées, universités [...] a pour but de limiter la transmission interhumaine du virus (facilitée par la proximité) et donc de diminuer sa vitesse de propagation. C'est ainsi que nous éviterons les conséquences néfastes d'un système de soin dépassé par la survenue d'un trop grand nombres de malades en même temps», peut-on effet lire dans l'espace informatif sur le Covid-19, à propos de «la phase 3 de l'épidémie».
«L'école c'est pas quelque chose de secondaire, c'est [...] très important pour tous les enfants, il faut être très attentif à ne pas faire de dégâts sur une génération entière en les laissant six mois sans école [...] c'est mon devoir de ministre de l'Education de garantir que le droit à l'éducation ne soit pas considéré comme quelque chose de secondaire», a toutefois défendu Jean-Michel Blanquer sur Europe 1.
Dans un récent entretien accordé au JDD, le ministre s'était déjà exprimé en faveur d'un retour à l'école des enfants «au moins une fois» d'ici fin mai, dans le cadre du déconfinement.
Une semaine avant la date de réouverture progressive des établissements scolaires appliquant «le protocole sanitaire», quelque 329 maires d'Ile-de-France ont pour leur part signé une lettre ouverte au président de la République, dans laquelle ils ont dénoncé un déconfinement «à marche forcée».