Le secrétaire d'Etat au Numérique Cedric O a annoncé, le 5 mai, que l'application controversée StopCovid, qui doit permettre de tracer les contacts avec des personnes diagnostiquées positives au coronavirus en France, serait prête le 2 juin pour accompagner le déconfinement, sans avoir recours aux plateformes d'Apple et Google. «Aujourd'hui, on peut se dire qu'on sera prêt pour le 2 juin», a ainsi affirmé le secrétaire d'Etat sur la chaîne de télé BFM Business.
Lors de la présentation de son plan de déconfinement devant les députés, le Premier ministre Edouard Philippe avait maintenu sa confiance dans le projet. Face à la controverse qu'il soulève, le chef du gouvernement a réaffirmé vouloir soumettre ce projet à un débat suivi d'un vote à l'Assemblée nationale, «lorsque l'application en cours de développement fonctionnera et avant sa mise en œuvre». En effet, cette application soulève des inquiétudes quant à la protection des données personnelles, ainsi que des doutes quant à son utilité sans adoption par une masse critique. Des préoccupations de ce type se sont fait entendre jusqu'au sein de la majorité.
Nous entrerons dès la semaine prochaine en phase de test
Pour Cédric O, «le temps de développement avance relativement bien» et le calendrier est désormais établi.
«Nous entrerons dès la semaine prochaine en phase de test, c'est-à-dire que nous reproduirons des situations réelles pour vérifier que l'application fonctionne bien. Ce qui nous permettrait je pense, si le Premier ministre et la conférence des présidents des assemblées en décident, de faire en sorte que nous puissions revenir devant les parlementaires [...] dans la semaine du 25 mai pour envisager un déploiement lors de la deuxième phase du déconfinement à partir du 2 juin».
Le secrétaire d'Etat prévoit que la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) puisse également se prononcer sur le sujet d'ici à la fin mai.
Pas d'Apple ni de Google
Il exclut désormais un partenariat avec les géants américains Apple et Google, qui contrôlent les deux grands magasins d'applications mondiaux (App store et Google Play store) et veulent proposer rapidement un socle commun pour une application de traçage de contacts.
«Nous avons refusé [les solutions d'Apple et de Google] qui posent selon nous un certain nombre de problèmes en termes de protection de la vie privée et en terme d'interconnexion avec le système de santé», a expliqué Cédric O. «Nous aurons une solution qui fonctionnera de manière très satisfaisante sur l'ensemble des téléphones et nous considérons que la maîtrise du système de santé, la lutte contre le coronavirus, c'est l'affaire des Etats», a ajouté le secrétaire d'Etat au Numérique.
Interrogé plus tard par la commission des Affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale sur la souveraineté numérique, Cédric O a exclu un éventuel bras de fer avec les deux poids lourds des GAFA sur l'accès à StopCovid: «Dès lors que les applications respectent la loi et les règlements français, que la Cnil les juge conformes, le gouvernement n'a pas à interdire une application. Et de la même manière, Apple et Google ne peuvent pas s'opposer à un certain nombre d'applications qui respectent la loi».