France

Mise en examen d'un livreur soupçonné de fournir des cités en cocktails Molotov

La justice a mis en examen un livreur de la société Amazon âgé de 26 ans. Il est soupçonné d'avoir vendu des engins incendiaires lors des récentes violences urbaines à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), selon la procureur de la République de Nanterre.

Un livreur de 26 ans travaillant pour Amazon et soupçonné d'avoir vendu des engins incendiaires durant les récentes violences urbaines à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a été mis en examen et écroué le soir du 25 avril, selon des informations communiquées par Catherine Denis, la procureur de la République de Nanterre.

Cet habitant de la ville, déjà condamné en 2015 à 18 mois de prison ferme pour vol aggravé, proposait à la vente, sur les réseaux sociaux, ses «cocktails Molotov prêts à l'emploi» (des bouteilles de bière remplies d'essence et équipées d'une mèche). «Six euros les cinq et dix euros les dix», a détaillé Catherine Denis.

Enquêtant sur les violences urbaines qui se sont déroulées ces derniers jours à Gennevilliers, au cours desquelles une école a été incendiée, la police a repéré sur des images de vidéosurveillance une fourgonnette «livrant une caisse à des émeutiers».

L'employé d'Amazon profitait en effet de la mise à disposition de son véhicule par son entreprise pour faire ses livraisons dans plusieurs quartiers. Des engins incendiaires de nature «similaire» –bouteilles de la même marque, même mèche en tissu – ont été retrouvés chez lui par les policiers comme sur le lieu des heurts ou dissimulés dans des buissons à proximité, ainsi que des «éléments prouvant qu'il fabriquait lui-même ces engins», toujours selon la magistrate.

Il a été mis en examen pour «complicité dans la participation à un groupement armé en vue de la commission de violences», «fabrication d'engins incendiaires» et «détention et transport» de ces engins.

Deux hommes de 25 ans, soupçonnés d'être ses complices, dont un qui participait aux livraisons, ont été mis en examen pour les mêmes chefs.

Un autre habitant de Gennevilliers, interpellé la même nuit (et blessé lors de son interpellation musclée), soupçonné d'avoir tiré des mortiers d'artifice, a lui aussi été mis en examen le 24 avril  pour «violences sur dépositaire de l'autorité publique et rébellion», mais il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

L'homme de 22 ans, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, avait porté plainte pour «violences par PDAP contre X», bénéficiant d'une ITT de 10 jours après avoir été blessé à la tête durant son interpellation.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre en effet qu'un policier lui assène plusieurs coups de poing au visage alors qu'il est au sol.

Un même juge d'instruction a été désigné pour enquêter sur les deux dossiers.