France

Villeneuve-la-Garenne : tensions après un accident de moto-cross impliquant la police

Un individu a été grièvement blessé à la jambe dans un accident de moto à Villeneuve-la-Garenne. Malgré des circonstances confuses, l'incident a provoqué l'émoi sur les réseaux sociaux, un policier étant accusé d'avoir sciemment provoqué la chute.

Dans la soirée du 18 au 19 avril à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) en banlieue parisienne, un homme à moto a été grièvement blessé à la jambe suite à un accident aux circonstances encore confuses, qui aurait impliqué la police. Selon une source policière citée par l'AFP, l'individu aurait percuté la portière d'une voiture de police banalisée. Des altercations ont ensuite eu lieu entre les forces de l'ordre et des riverains, en plein confinement lié à la pandémie de Covid-19. Des images ont été relayées massivement sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.

L'individu circulait à vive allure à moto-cross, sans casque, sur l'avenue de Verdun en direction de l'Ile Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), selon des sources policières citées par l'AFP. Devant lui roulait un véhicule noir, une voiture banalisée de la police selon la même source. Alors que le motard s’apprêtait à dépasser le véhicule par sa droite, un des policiers à bord aurait délibérément ouvert sa portière. 

Le motocycliste l'aurait percutée et aurait été éjecté. Dans sa chute, il aurait été victime d'une fracture ouverte de la jambe, toujours selon l'AFP. La tension est vite montée dans ce quartier de Villeneuve-la-Garenne, où des accrochages entre riverains et policiers ont éclaté.

Évoquant une bavure policière, de nombreux internautes ont expliqué que le motard avait eu une jambe arrachée dans la collision. Relayée notamment sur Twitter, une vidéo montre un homme à terre auquel un policier semble poser un garrot dans un climat de tension avec des habitants.

«C'est un classique des versions policières, qui sont d'ailleurs largement reprises et mises en avant par les médias : la criminalisation de la victime», a notamment estimé la militante Sihame Assbague sur Twitter. 

Sur le réseau social, l'incident est vite devenu viral. Parmi les hashtags tendances («les sujets qui sont populaires à l'instant T), beaucoup concernaient l'incident : #VilleneuveLaGarenne, #ViolencesPolicieres, #ACAB, #MortAuxPorcs, #ZyedEtBouna, #Theo, #AssaTraoré, #Bavure et #DamienRieu.

L'affaire prend une tournure politique 

Le militant identitaire Damien Rieu a en effet suscité nombre de réactions sur Twitter en prenant fait et cause pour la police dans une série de messages. «Oui je soutien la police qui va devoir gérer des émeutes parce que vous n’êtes même pas capable de laisser l’enquête et la justice faire son travail», a-t-il notamment estimé s'attirant de nombreuses critiques. Certains internautes n'ont par ailleurs pas manqué de rappeler que le militant avait été condamnée en 2019 pour avoir participé à une action de Génération identitaire contre l'immigration illégale à la frontière italienne.  

Abondant dans la polémique, le cadre du Rassemblement national Jean Messiah a apporté son soutien à «l’ami [Damien Rieu]», et tancé la «racaille islamisée» dans un tweet.

Plus tard dans la journée, l'AFP a rapporté que l'homme de 30 ans, entré à l'hôpital pour une fracture du fémur qui lui a fait perdre beaucoup de sang était «sorti du bloc». 

Enquête ouverte sur «l'ensemble des faits de l'accident» et les menaces contre les policiers

L'avocat du blessé, Stéphane Gas, a annoncé que deux plaintes allaient être déposées, une le 20 avril, une auprès du parquet de Nanterre et une seconde auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices. De son côté, le parquet de Nanterre a précisé avoir ouvert une enquête sur «l'ensemble des faits de l'accident» et sur les faits d'outrages et menaces de mort sur les policiers.

L'AFP a par ailleurs précisé que le motard, connu des services de police, allait selon sa sœur faire le plein de son véhicule et avait prévu d'«aller en forêt pour s'amuser avec ses copains» le lendemain.