France

«Coup de collier» pour reprendre le travail : la vice-présidente du Medef agace des internautes

Dans un contexte de tensions et d'incertitudes sur la reprise du travail, les propos de la vice-présidente du Medef Dominique Carlac'h, qui n'a pas écarté la possibilité de «mettre coup de collier» pour la reprise du travail, ont agacé sur Twitter.

Le propos se voulait rassurant mais la formulation en a vexé certains. Invitée à s'exprimer sur BFMTV le 13 avril sur le sujet épineux de la reprise du travail, la vice-présidente du Medef Dominique Carlac'h a assuré que son syndicat ne demandait pas à «changer le droit du travail» pour faciliter la reprise. 

«S'il faut mettre un coup de collier pour pouvoir reprendre, on mettra le coup de collier c'est déjà tout ce qu'on fait dans le dialogue social aujourd’hui, mais encore une fois, je le répète, il ne s'agit pas de changer le droit du travail», a-t-elle rétorqué après s'être vue demander si les salariés allaient devoir renoncer à des congés ou une partie de leur salaire pour faciliter la reprise après le confinement. 

La vice-présidente du syndicat patronal a par ailleurs plaidé pour un dialogue renforcé entre les syndicats de patrons et de salariés pour rendre le travail plus sûr en cette période de risque sanitaire. 

S'il faut mettre un coup de collier pour pouvoir reprendre, on mettra le coup de collier

L'emploi d'une expression renvoyant aux chevaux de traits a déplu à plusieurs internautes dans le contexte d'incertitude pour de nombreux salariés sur leurs futures conditions de travail.

«Indécent !», a commenté notamment le porte-parole de l'organisation altermondialiste Attac Raphael Pradeau sur Twitter. 

«"Donner un coup de collier"; elle nous a pris pour des chevaux de trait», a estimé de son côté le chroniqueur Pierre-Antoine Damecour. 

De nombreux messages de ce type, émanant de comptes anonymes, de militants de gauche ou syndicaux, ont été postés dans les heures ayant suivi la déclaration de la vice-présidente du Medef. 

Le Medef a nouveau au cœur de la polémique

Il faut dire qu'en ces temps de crise économique découlant de la pandémie de Covid-19, l'organisation patronale est particulièrement en vue... et fait régulièrement polémique.

Le 11 avril, dans les colonnes du Figaro, le président du Medef estimait qu'il faudrait «bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise». Une proposition qui ne faisait pas l'unanimité.

Le syndicat des patrons n'est toutefois pas le seul à défendre ce type de mesures économiques pour sortir de la crise. Plus tôt en avril, le député et vice-président du parti Les Républicains Guillaume Peltier avait suggéré de supprimer jusqu'à cinq jours de RTT, contre augmentation de salaires, pour «sanctuariser la santé et l’agriculture» après le confinement. L'économiste toulousain Marc Ivaldi, par ailleurs présent sur une liste LR en 2015, avait lui aussi estimé sur France Bleu Occitanie qu'il allait falloir renoncer «au cas par cas» aux RTT et à des jours de vacances pour relancer l'économie après la crise.