Le ministère des Armées a averti le 8 avril qu'une quarantaine de marins à bord du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle présentaient depuis peu des «symptômes compatibles» avec le Covid-19. Ils sont soumis à une «observation médicale renforcée» et ont été confinés.
«Dès aujourd'hui, une équipe de dépistage avec des moyens de test sera acheminée à bord du porte-avions afin d'investiguer les cas apparus et d'entraver la propagation du virus à bord du navire», a ajouté le ministère dans un communiqué, en précisant que le bâtiment actuellement dans l'Atlantique anticipait son retour vers Toulon pour rentrer avant la date initialement prévue du 23 avril.
Les marins présentant des symptômes ont été placés en confinement isolé
«Les marins présentant des symptômes ont été placés en confinement isolé, par mesure de précaution vis-à-vis du reste de l'équipage. Aucune aggravation n'a été constatée chez ces patients», a indiqué le ministère.
Le bâtiment «était déjà en train de rentrer, il fait au plus court», a précisé le cabinet de la ministre Florence Parly, sous-entendant que cette «décision de bon sens» ne posait aucun problème sur le plan opérationnel.
Les chiffres de contamination ou de suspicion ne sont pas détaillés au sein des armées. Mais selon la dernière estimation communiquée par la ministre Florence Parly le 4 avril, quelque 600 cas (civils et militaires) ont été identifiés. Un agent civil rattaché au Service d'infrastructure de la défense est décédé.
La ministre a plusieurs fois affirmé que la maladie n'empêchait pas les forces armées de poursuivre l'ensemble de leurs missions. Le Charles-de-Gaulle est «en pleine capacité de ses moyens et aurait pu poursuivre sa mission. Nous sommes dans le principe de précaution», a relevé à cet égard une source militaire en estimant que le bâtiment, actuellement au large du Portugal, serait à Toulon d'ici une semaine environ.
L'équipage représente actuellement un total de 1 760 marins (hommes et femmes), avec une vingtaine d'avions de combat Rafale et deux avions de surveillance Hawkeye.
L'épidémie de Covid-19 a déjà frappé un autre porte-avions, américain, le Theodore Roosevelt, dans le Pacifique. La gestion de la crise par les autorités américaines, qui ont un temps refusé d'évacuer le navire puis limogé le commandant, a entraîné la démission du secrétaire à l'US Navy.