France

Le vice-président de LR propose le «don» de RTT pour «sanctuariser» la santé et l'agriculture

Lors d'une interview au JDD, le député et vice-président des Républicains Guillaume Peltier a proposé de supprimer jusqu'à cinq jours de RTT, avec hausse de salaire, afin d'alimenter un budget destiné à «sanctuariser la santé et l’agriculture».

«Gagner nettement plus en travaillant un peu plus» : c'est en substance l'idée qu'a développée le député du Loir-et-Cher et vice-président des Républicains Guillaume Peltier au cours d'un entretien au JDD publié le 4 avril. Parmi les propositions du parlementaire sur l'après-crise du Covid-19, celle visant à supprimer jusqu'à cinq jours de RTT pour «sanctuariser la santé et l’agriculture avec un budget dédié». 

«Après la canicule de 2003, les Français ont offert une journée au titre de la solidarité nationale. Compte tenu de l'urgence, pourquoi ne pas faire de même ?», s'est interrogé l'élu dans l'hebdomadaire. La mesure doit en outre être selon lui accompagnée d'une augmentation des salaires.

Face à la rente et l'assistanat, jamais la France du travail n'a autant mérité d’être récompensée

«Trop longtemps, la France a demandé des efforts aux mêmes : les travailleurs. Face à la rente et l'assistanat, jamais la France du travail n'a autant mérité d’être récompensée», a estimé le député, qui a salué dans la foulée l'«héroïsme des humbles : soignants, caissiers, chauffeurs, éboueurs, livreurs…», et souhaité jusqu'à 5 000 euros de prime défiscalisée. 

Mais cette suppression de RTT semble ne pas avoir convaincu tout le monde dans son camp, notamment le député et ancien candidat à la présidence du parti Julien Aubert, qui a estimé que cette idée pourrait revenir à «taxer les classes populaires» et s'est dit «sceptique». 

Répondant à son collègue sur le réseau social, Guillaume Peltier a rétorqué qu'«augmenter les salaires des milieux de cordée et des ouvriers en échange d’un renoncement à quelques RTT» lui semblait «innovant». «Gagner nettement plus en travaillant un peu plus. Je rappelle qu’en moyenne, en France, c’est 33 jours de RTT et de congés», a-t-il enchaîné. 

Mais où va donc tout cet argent ?

Au cours de son entretien au JDD, le vice-président des Républicains a par ailleurs proposé la création d'un Conseil national de la reconstruction (CNR), «sur le modèle du Conseil national de la résistance [de 1944]», composé d'élus de tous bords et de représentants de la vie de la nation. La première mission de ce CNR serait selon lui de se livrer à un «audit complet des finances publiques».

«Mais où va donc tout cet argent ?», a-t-il demandé, rappelant que la France prélevait «1 000 milliards d’euros d'impôts et 56% de prélèvements obligatoires».