Certains soignants de l'hôpital Lariboisière se plaignaient d'être agressés, verbalement ou physiquement, par des individus errant dans ce quartier du nord-est parisien. Ils pourront désormais, s'ils le souhaitent, être raccompagnés jusqu'aux stations de métro ou aux gares, de 18h à 22h, par des agents de sécurité embauchés par la direction de l'établissement de santé.
Le quartier, de l'avis de nombreux riverains, est devenu un point de fixation de la toxicomanie et de la vente de drogue. Dans un reportage de BFM TV, plusieurs soignants se disent rassurés par la présence des agents de sécurité recrutés à cet effet. Dans les rues d'ordinaire animées, vidées par le confinement, les soignants représentent des cibles pour les toxicomanes livrés à eux-mêmes, présents en nombre inhabituel.
En effet, l'épidémie a occasionné la fermeture de nombreuses structures d'accueil pour les consommateurs de drogues de Paris. Ils affluent désormais autour de la salle de consommation de drogues à moindre risque du quartier, appelée aussi «salle de shoot», dont l'accueil a été maintenu. Faire la manche ne fonctionnant plus à cause du manque de passants, ce public aux abois devient plus agressif.
Alexandra Cordebard, la maire du Xe arrondissement, s'est félicitée que l'APHP ait décidé d'avoir recours à ces agents de sécurité.
Cependant la syndicaliste et policière Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police FO, s'est indignée de cette situation sur Twitter. Elle a rappelé que les riverains se plaignaient à longueur d'année de l'insécurité du quartier mais qu'aucun policier supplémentaire n'avait été affecté a la zone depuis l'ouverture de la salle de consommation à moindre risque.
De nombreux riverains se sont également offusqués de ce curieux transfert de compétences au secteur privé, accusant les pouvoirs publics et la municipalité d'abandonner la zone. Depuis quelques jours, voisins et collectifs du quartier se plaignent sur Twitter de l'état de déliquescence des abords de l'hôpital. Toxicomanes s'injectant de la drogue au pied des immeubles, attroupés en dépit des règles sanitaires, circulant à proximité des soignant, jetant des immondices : ce triste spectacle est diffusé sur les réseaux sociaux.
Anne Souyris, adjointe à la Santé de la maire de Paris Anne Hidalgo, a reconnu dans le quotidien Le Parisien le 29 mars que la situation était «dramatique». Selon l'élue, plusieurs centres d'accueil de toxicomanes vont rouvrir et des chambres d'hôtels leur seront attribuées.
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