France

Depuis Mulhouse Macron promet un plan massif d'investissement et de revalorisation pour l'hôpital

Emmanuel Macron a rendu visite à l’hôpital militaire de campagne de Mulhouse. C'est depuis l'Est de la France que le président a annoncé le lancement de l'opération militaire Résilience afin soutenir la population.

En visite à Mulhouse, foyer de l'épidémie du coronavirus dans le Grand Est, Emmanuel Macron a appelé à l'union pour mener «la guerre» contre l'épidémie, en fustigeant les facteurs de divisions et «celles et ceux qui voudraient fracturer le pays». «Nous devons n'avoir qu'une obsession, être unis» contre le virus, a-t-il notamment déclaré, en ajoutant que «lorsqu'on engage une guerre on s'y engage tout entier, on se mobilise dans l'union».

Le président français a également profité de sa visite dans l'Est du pays pour promettre la mise en place d'un plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières pour l'hôpital, une fois la crise du coronavirus passée. Rendant hommage au personnel soignant, le chef de l'Etat a juré d'être «au rendez-vous de ce que nous devons, au-delà de cette reconnaissance et du respect». «Cette réponse sera profonde et dans la durée», a-t-il assuré.

Dans le même discours télévisé depuis l'hôpital militaire, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'une opération militaire baptisée «Résilience», qui mobilisera les forces armées pour aider la population contre l'épidémie de coronavirus, à l'approche du «pic» qui se profile.

Cette opération, distincte de l'opération Sentinelle contre le terrorisme, sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien aux populations, ainsi qu'à l'appui aux services publics pour faire face à l'épidémie, en métropole et en Outre-mer, a affirmé le chef de l'Etat. 

Macron, masqué, visite l'hôpital militaire de Mulhouse et annonce davantage de tests

C'est la première fois qu'on le voit porter un masque depuis le début de l'épidémie: Emmanuel Macron en a enfilé un de type FFP2 en arrivant à l’hôpital militaire de campagne de Mulhouse, où il a annoncé une multiplication des tests, qui seront portés à 29 000 par jour, notamment pour les soignants et dans les Ehpad.

Accompagné de seulement trois conseillers, le chef de l'Etat a d'abord passé une heure à échanger avec une quinzaine de médecins et de personnels hospitaliers (médecins, urgentistes, anesthésistes..), ainsi que des élus du Grand Est, la région la plus touchée par l'épidémie. Tous masqués.

Le flux des malades ayant besoin de réanimation est sans fin, on pourrait remplir une rea classique tous les jours !

Plusieurs d'entre eux l'ont interpellé sur le manque de matériels, notamment de masques, comme Marie Castro, directrice d'un Ehpad de Wintzenheim et le Dr Tryniszewski, médecin de ville. «La situation est inédite, c'est du jamais vu, le système est submergé, c'est très inquiétant», a aussi averti un urgentiste mulhousien. «Le flux des malades ayant besoin de réanimation est sans fin, on pourrait remplir une rea classique tous les jours !», a renchéri une autre urgentiste.

«Je mesure ce que vous êtes en train de prendre comme stress, comme charge de travail, et vous avez accompli un travail remarquable», leur a dit le chef de l'Etat, en annonçant que le nombre de tests en France allait être porté à 29 000 par jour contre 5000 actuellement, surtout pour les soignants et les Ehpad. Une réponse à l'OMS qui a réclamé de tester le plus possible.   

«Je sais les difficultés qui préexistaient pour l'hôpital et j'en tirerai toutes les conséquences», a aussi dit le chef de l'Etat. Il a aussi annoncé qu'un numéro de téléphone pour les soignants et les familles allait être mis en place afin de leur apporter un soutien psychologique.

Il a enfin répondu à des questions sur la chloroquine, médicament qui suscite des espoirs mais divise le monde médical.« Je ne souhaite qu'une chose, que ça marche, mais je ne sais pas. Il faut que ça reste dans un protocole médical», a-t-il jugé.

A ce jour 1331 décès du Covid-19 ont été enregistrés dans les hôpitaux et 2827 patients sont en réanimation, avec plus d'un tiers dans le Grand Est, selon un dernier bilan officiel fourni le 25 mars.