France

«On n'est pas à Koh-Lanta» : les candidats à la mairie de Paris s'écharpent au sujet des alliances

Pour le dernier débat des municipales parisiennes avant le scrutin du 15 mars, les candidats se sont affrontés sur les possibilités d'alliances à l'issue du premier tour. Rachida Dati s'est faite offensive face à Agnès Buzyn.

Dernière ligne droite pour les candidats aux municipales, notamment à Paris, invités à débattre sur France 3 le 10 mars.

Alors que certains évoquent dans la presse d'éventuelles alliances d'Agnès Buzyn avec la droite ou la gauche après le premier tour, la prétendante de La République en marche (LREM) a répondu, à ce sujet, que «sur la base d'un programme», elle était «capable» de réunir «des élus de droite ou de gauche» pour le deuxième tour. Et l'ancien ministre de la Santé d'évoquer, déjà, des proximités sur l'écologie avec le dissident macroniste Cédric Villani et l'écologiste EELV David Belliard. Agnès Buzyn a également martelé qu'elle ne souhaitait pas d'alliance avec le maire Les Républicains (LR) du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati.

Le candidat soutenu par le Rassemblement national Serge Federbusch a alors pris la parole pour exprimer son mécontentement quant aux propos d'Agnès Buzyn et le fait qu'elle sous-entendait déjà une alliance au second tour avec Cédric Villani ou David Belliard : «Sur ces combinaisons électorales, il faut que les Parisiens comprennent que l'important c'est de dépasser les 10% au premier tour, et c'est l'ambition de mes listes [...] pour éviter ce genre de magouilles.»

Egalement invitée à réagir, Rachida Dati s'est montrée elle aussi offensive, à l'adresse d'Agnès Buzyn : «Madame, peut-être que vous avez l'habitude des nominations, des cooptations, mais cela me met en colère parce que moi je travaille. Je suis sur le terrain. Tout ce que j'ai eu, je l'ai eu à la sueur de mon front. J'ai toujours travaillé. Je connais le fond des dossiers. Aujourd'hui, qu'est-ce qui vous gêne ? La dynamique ?»

S'en suit un brouhaha difficilement compréhensible, dans lequel s'engagent Agnès Buzyn et Serge Federbusch. Rachida Dati reprend la main : «Je n'aime pas ce mépris. C'est du genre :"Non on ne s'allie pas" [...] "Plutôt mourir que de s'allier avec Rachida Dati".» «On n'est pas à Koh-Lanta là, ce n'est pas des alliances entre vous et, à qui donnez-vous le collier d'immunité Madame Buzyn ?», interroge l'élue LR.

Rachida Dati poursuit : «C'est un déni de démocratie, c'est un mépris pour les Parisiens. Vous allez jouer l'élection dans leur dos ? Je ne suis pas d'accord.» Ce à quoi Agnès Buzyn répond : «Je dis simplement à Madame Dati que nous sommes tous engagés avec autant de convictions dans cette élection. J'ai pris des risques, j'ai quitté un poste de ministre pour m'engager pour les Parisiens et Parisiennes [...] Je ne suis pas nommée, je me suis engagée pour gagner une élection.»

«Non, vous avez déjà un poste de secours au cas-où», rétorque Rachida Dati, évoquant l'hypothèse qu'Agnès Buzyn ait une solution de repli en cas de défaite. «Comment vous permettez-vous madame Dati ?», s'offusque Agnès Buzyn. Une potentielle alliance LREM/LR semble bel et bien s'éloigner à l'issue de ce dernier débat.