France

Police municipale armée, vidéosurveillance : les candidats parisiens s'opposent

Sur le plateau de la chaîne de télévision LCI, les principaux candidats aux élections municipales à Paris ont développé leurs visions respectives de la sécurité à Paris et discuté de l'opportunité d'armer la police municipale.

Armée ou non, avec ou sans vidéosurveillance : sept candidats à la mairie de Paris ont débattu de leurs conceptions divergentes de la police municipale le 4 mars, alors que la sécurité semble être l'un des sujets majeurs de la campagne.

Le maire socialiste sortant Anne Hidalgo, qui propose de porter «à 5 000» le nombre d'agents, a défendu, lors du premier débat pour les municipales, une police municipale qui ne doit «pas être armée» car «la police municipale ne va pas remplacer la police nationale». Elle a au passage taclé sa rivale marcheuse, Agnès Buzyn, ancien ministre des Solidarités et de la Santé, estimant que «son gouvernement a une responsabilité majeure» dans la hausse de l'insécurité à Paris.

«Je ne me résous pas à quatre ans des JO à ne pas avoir de police municipale armée», a lancé la candidate Les Républicains, Rachida Dati, qui a plaidé pour «une antenne municipale dans chaque arrondissement, avec une ligne directe pour tous les habitants, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7». De plus, il faut «un centre de supervision qui coordonnera les caméras dans chaque arrondissement», a-t-elle ajouté.

Agnès Buzyn (LREM) a elle estimé qu'«il faut prendre en considération la violence de la société». La candidate a dit ne pas imaginer un policier «se promener dans les rues avec le bandeau police et ne pas être armé» car «il serait la cible immédiatement d'agressions».

Villani fait-il du «en même temps» ?

Plaidant «le juste milieu», le candidat marcheur dissident Cédric Villani a plaidé pour une police remplissant «différents rôles» : «Il n'y a pas besoin d'être armé» pour assurer la sécurité du quotidien mais «une partie» de la police consacrée aux missions d'intervention «aura vocation à être armée». «Police municipale et vidéosurveillance quand c'est bien combiné ça marche pour faire baisser la délinquance», a-t-il affirmé, mettant en garde contre l'idée de se reposer «sur la technologie sans avoir les humains» ou de l'imposer au voisinage sans son avis.

Le candidat écologiste David Belliard, a lui estimé que «la question aujourd'hui c'est de remettre des humains, des agents dans les rues» avant d'ajouter : «on n'a pas besoin d'avoir un vote à l'Assemblée nationale» et de proposer de «recruter 400 agents supplémentaires».

La candidate insoumise Danielle Simonnet a pour sa part condamné «une course aux enchères à la caméra vidéosurveillance», un système au «coût complètement exorbitant» mais dont «la contribution à la résolution d'enquête est assez faible.»