France

«N*que ta mère», «Je t'emm*rde» : LFI accuse des députés LREM d'insultes à l'Assemblée

Les débats du 28 février sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale ont été particulièrement agités. En cause, des insultes qui auraient été proférées dans l'hémicycle à l'encontre de députés Insoumis, qui s'en sont indignés.

Voilà qui ne devrait pas améliorer l'image des députés. Ce 28 février vers 17h30, lors d'une douzième journée de débats sur la réforme des retraites, l'élue La France insoumise (LFI) de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, a pris la parole pour dénoncer le comportement de certains députés dans l'hémicycle. «Si des personnes viennent s'installer à côté de nous pour justement mettre une ambiance délétère, faire monter la pression, nous insulter sans prendre le micro ou quoi que ce soit, ça ne peut pas durer. Je voulais vous alerter, M. le président», a-t-elle déclaré.

A la fin de cette prise de parole, on peut entendre une personne – difficilement identifiable – située derrière l'élue LFI, assénant des injures sans que l'on puisse distinguer si elles sont destinées à Caroline Fiat, qui se retourne consternée et ajoute : «Ça ne peut pas durer.» 

Une députée LREM ciblée, elle répond sur Twitter

De quoi provoquer la colère de membres de LFI, accusant notamment la députée LREM de Gironde, Dominique David, d'être l'auteure d'un «nique ta mère» à destination de Caroline Fiat lors de sa prise de parole. «Tout mon soutien à Caroline Fiat et à tous les députés de l'opposition qui, sous les insultes et les intimidations de LREM (ici notez le retentissant "nique ta mère" de Dominique David), continuent de défendre la majorité des Français qui refusent cette réforme des retraites», a réagi l'oratrice nationale de LFI, Julie Garnier.

En réponse à sa collègue de LFI, Dominique David a dénoncé les «sales méthodes» de La France insoumise. «Mon nom est aujourd'hui jeté en pâture dans une vidéo où l'on ne me voit ni ne m'entend. Je n’ai pas peur du combat politique, il y a à dire sur le fond. Nous n'avons pas besoin de ce type d'invectives ni de ces (sales) méthodes», a écrit l'élue LREM sur Twitter.

De son côté, Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne, affirme avoir été la cible d'un «je t'emmerde» de la part d'une députée, sans la nommer. «A l'instant, une collègue juste derrière vient de dire "je t'emmerde" à une des députées de notre groupe. Ce n'est pas possible de continuer un débat sereinement dans des conditions telles que celles-ci. Ce n'est pas possible, moi je n'accepte pas qu'on soit à côté de nos bancs en train de nous insulter», a-t-elle expliqué à la suite du coup de gueule de Caroline Fiat. Elle ajoute sur Twitter : «Une députée En Marche, assise à côté pour provoquer, nous insulte hors micro : "Je t'emmerde", nous dit-elle. LREM à court d’arguments, mais jamais de stratagèmes : après les ouin-ouin, le harcèlement et les insultes.»

Confronté au climat délétère des débats, le président de la séance a voulu apaiser les tensions, avant de suspendre la session. «On n'est pas dans une cour de récréation d'école [...] Ce qui est dit hors micro, moi je ne l'entends pas. Donc, ne me demandez pas d'intervenir dans vos discussions, ça n'a aucun sens [...] Ce que je propose, c'est que pour la suite de ce débat et de la sérénité, on évite tout terme offensant», a-t-il dit.

Les députés sont loin d'avoir achevé l'examen de la réforme des retraites qui a passé le cap des 100 heures de débats, ce 28 février. Ils doivent encore siéger durant le week-end du 29 février et 1er mars sur ce texte qui a fait l’objet de 41 000 amendements déposés par l'opposition de gauche. Au rythme actuel de 50 amendements à l’heure, il faudrait encore quelque 600 heures de débats. Pas sûr que le climat électrique dans l'hémicycle ne favorise leur avancée.