France

«Nous sommes au bout» : un médecin interpelle Macron lors de sa visite à la Pitié-Salpêtrière

En visite ce 27 février à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où est décédé le premier Français victime du coronavirus, le président de la République a été interpellé par un médecin au sujet du financement des hôpitaux.

Avant de s'envoler pour Naples, où il doit rencontrer le Premier ministre italien Giuseppe Conte, le président de la République effectuait ce matin du 27 février une visite à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (XIIIe arrondissement), où est décédé la veille le premier Français victime du coronavirus.

Emmanuel Macron a été interpellé durant cette visite par un médecin au sujet des moyens alloués aux hôpitaux. «Les personnels hospitaliers, le corps soignant dans son ensemble, a fait tous les efforts nécessaires. Nous sommes au bout. [...] On a besoin d'un choc [...] d'attractivité», lui a déclaré le neurologue, ajoutant : «Il faut absolument refinancer en urgence l'hôpital public.»

«On ne peut pas se contenter d'effets d'annonce», a poursuivi le membre du personnel hospitalier, ce à quoi Emmanuel Macron a répondu : «Je ne suis pas pour les effets d'annonce, je suis pour les effets réels».

Je tiens à notre hôpital

«Je tiens à notre hôpital», a également déclaré le président au médecin au cours de l'échange. «Quand il a fallu sauver Notre-Dame, il y avait beaucoup de monde pour être ému. Là, il faut sauver l'hôpital public», a en outre fait valoir le neurologue, parmi d'autres propos.

Par la suite, rapporte BFM TV, après qu'Emmanuel Macron a fait le tour du personnel de la Pitié-Salpêtrière, le même médecin l'a interpellé une nouvelle fois, déclarant à propos du coronavirus : «Sans injection de moyens rapide, nous ne pourrons pas faire face à ce type de crise». Des propos également rapportés par une journaliste de LCI, Amandine Rebourg.

Durant cette visite, le président de la République s'est exprimé au sujet de la propagation du coronavirus, prévenant : «On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive... On va devoir l'affronter au mieux». «On va devoir l'affronter au mieux, avec la vie qui continue. On sait que nous ne sommes qu'au début... On va tâcher avec l'ensemble des soignants de prendre les bonnes décisions», a également affirmé le chef de l'Etat, qui était accompagné par le ministre de la Santé Olivier Véran, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon et le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch.

En ce qui concerne la question des moyens alloués aux hôpitaux, syndicats et collectifs de personnel hospitaliers ont multiplié les manifestations et actions ces derniers mois, afin d'alerter l'exécutif au sujet de l'avenir de l'institution de santé publique.