Marine Le Pen vit peut-être ses derniers mois à la tête du Rassemblement national (RN). Invitée ce 23 février du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, la finaliste de la dernière élection présidentielle a laissé entrevoir l'idée de laisser sa place en 2022, sans pour autant renoncer à se présenter. «J’y réfléchis. Je réfléchis à pouvoir me présenter comme candidate de tous les Français, en étant évidemment soutenue par mon mouvement», a-t-elle expliqué.
La présidente du RN a aussi précisé les raisons de l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle si tôt. «Je ne joue pas la fausseté hypocrite consistant à dire : je réfléchis, je ne sais pas, j’attends qu’on m’appelle». Les Français «ont compris maintenant qu’il faut arrêter avec l’ultra-libéralisme de la concurrence déloyale, l’immigration de masse, l’insécurité, le laxisme, le n’importe quoi, l’entre-soi de nos élites, la finance internationale. Il faut arrêter avec tout cela, et donc je pense que beaucoup sont prêts aujourd’hui à tenter une autre politique, une alternative à la politique menée par Emmanuel Macron», a-t-elle ajouté. Et selon elle, «j'ai de grandes chances d'être élue présidente de la République».
Fermer les frontières avec l'Italie ?
Lors de cette interview, la présidente du RN s'est également montrée très inquiète quant à la propagation du coronavirus. «Il faut à tout prix que l'on élève le niveau de législation au niveau du danger que peut représenter une épidémie comme celle du coronavirus. Et il y a également une grave inquiétude sur nos capacités en matière de médicaments et de masques», a-t-elle déclaré. Marine Le Pen a critiqué la gestion du gouvernement sur ce sujet : «Aujourd'hui ou demain, il faudra peut-être des contrôles aux frontières [...] Le gouvernement doit pouvoir le prévoir, et je préfère qu'il en fasse plus ou trop que pas assez, là pour l'instant, il n'en fait pas assez, notamment en permettant les vols en provenance de Chine».
Elle s'est déclarée favorable à un durcissement des contrôles aux frontières avec l'Italie, pays particulièrement touché par le coronavirus. «Ce sera nécessaire si l'épidémie est hors de contrôle en Italie», a ajouté la députée du Nord.
Le gouvernement italien a mis en quarantaine deux zones de Lombardie et Vénétie, un village près de Padoue pour essayer de contenir cette épidémie de Covid-19. En outre, la ville de Venise a décidé d'interrompre son célèbre carnaval.